Le plus frappant, dans cette affaire, c’est la nullité de sa défense au procès. Plutôt que d’affronter les faits — l’utilisation d’assistants parlementaires payés par le Parlement européen pour travailler en réalité pour le FN —, Le Pen a choisi le déni. Aucun argument sérieux sur le fond, aucun débat sur la fonction réelle des collaborateurs. Juste une posture politique victimaire, comme si tout cela relevait d’une cabale. Mais le droit, lui, n’a pas vacillé.
Et pendant ce temps, les pratiques semblent se poursuivre, au vu de certaines situations opaques dans l’entourage des députés et eurodéputés RN. Comme si la condamnation de la figure centrale du parti n’avait rien changé. Comme si la justice était une parenthèse, et non un signal.
Tout le monde le sait, y compris Jordan Bardella. Il sait que le chemin est désormais libre, et que c’est lui que la machine RN prépare en coulisses. Mais tant que Marine Le Pen joue l’ambiguïté, fait mine de croire au retour, de garder la main, la tension monte. Les sourires sont forcés, les couteaux s’affûtent. Une nouvelle « nuit des couteaux » se profile, feutrée, en costumes trois-pièces, mais tout aussi brutale.
Marine Le Pen ne sera pas candidate. Le droit le dit. La jurisprudence le confirme. Le Conseil constitutionnel a verrouillé toute contestation. Le jugement est exécutoire. L’appel ne suspend rien. Un pourvoi est inévitable, d’un côté ou de l’autre. Et pendant ce temps, l’inéligibilité continue de s’appliquer.
À ce stade, il ne faudrait pas un miracle, mais un effondrement judiciaire total, une amnésie collective pour qu’elle puisse concourir. Autant croire au retour de la royauté, à la probité de Patrick Balkany…
Jordan Bardella sera le candidat en 2027. Le reste, c’est un dernier tour de piste d’une héritière disqualifiée, entre culte de la personnalité, loyautés fanées et fin de règne pathétique.