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Par Jannik/Unspash
Europe

Les enfants perdus de l’Atlantisme

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Mise à jour le 7 mars 2025
Temps de lecture : 3 minutes

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Ukraine Russie Guerre Union européenne OTAN

Depuis le premier entretien téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump, le 12 février et la rencontre, le 18 février, à Riyad, en Arabie saoudite, entre le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, accompagné de l’envoyé spécial de Trump Steve Witkoff et du conseiller à la sécurité nationale Mike Walt, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, accompagné du conseiller du président russe, Iouri Ouchakov, l’effarement, voire la peur, semblent avoir saisi les élites politiques et médiatiques européennes.

Après des décennies de vassalité assumée, celles-ci se sentent trahies et abandonnées par leur suzerain. Leur boussole qui, toujours depuis 1945, indiquait l’Ouest, s’est affolée. Ils courent dans tous les sens ; se réunissent tous les jours ou presque pour se rassurer mutuellement.

Macron a pris leur tête s’affirmant comme « le garant » « de la paix et de la sécurité en Europe ». Mais plutôt qu’un bon berger, il ressemble au Joueur de flûte de Hamelin, attirant les enfants perdus de l’Atlantisme pour les emmener Dieu sait où.

S’il ne s’agissait pas de la guerre et de la paix, c’est-à-dire de la vie et de la mort, toute cette agitation serait parfaitement ridicule.

L’Europe a peut-être été tenue à distance des négociations sur la guerre en Ukraine. Mais qu’a-t-elle fait durant ces trois ans pour tenter d’y mettre fin ? Et, aujourd’hui même, est-ce vraiment la paix qui l’inspire ou poursuit-elle ses chimères imbéciles d’une victoire sur la Russie ? Trump, lui, l’a compris : la Russie a gagné.

Cependant, la normalisation des relations américano-russes – car pour l’heure, il ne s’agit que de cela – n’est pas encore la paix.

Interviewé par Guillaume Lancereau, pour Le Grand Continent, une revue fondée en mai 2019 à Paris et éditée par le Groupe d’études géopolitique, domicilié à l’École normale supérieure, Vladimir Poutine le souligne : « Le point important ici, comme dans toute résolution de crises aigües, à commencer par celle qui se déroule en Ukraine, est toujours le fait qu’en l’absence d’un climat de confiance entre la Russie et les États-Unis, un certain nombre de problèmes restent insolubles. Y compris l’Ukraine. Tout l’enjeu de cette rencontre était précisément de restaurer ce juste niveau de confiance entre la Russie et les États-Unis […] Or, dans la situation où nous nous trouvons, il ne suffit pas de se rencontrer, de boire un thé ou un café, de passer du temps ensemble et de causer d’avenir. Il faut que nos équipes respectives planchent en amont sur les dossiers d’intérêt vital pour les États-Unis ou pour la Russie — et l’Ukraine en fait partie — afin d’aboutir à des solutions satisfaisantes pour les deux parties, ce qui est loin d’être une tâche facile. »

Le communiqué du Kremlin rendant compte de la conversation Poutine-Trump rappelle, d’ailleurs, que la Russie n’acceptera un règlement que si les « causes à la racine du conflit » sont traitées. C’est-à-dire l’élargissement de l’OTAN à l’Est, la question de la sécurité collective en Europe et celle du désarmement.

Nous ne sommes donc qu’au début d’un processus diplomatique qui reste d’autant plus fragile qu’on connait la versatilité d’un Donald Trump et la capacité de nuisance d’un Zelenski dont les jours sont comptés.

Dans cette situation, l’attitude de Macron et de ses collègues européens représente un double aveu : l’aveu de leur insignifiance, d’une part, et l’aveu qu’ils sont d’indécrottables boutefeux d’une guerre déjà perdue.

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