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Idées

Les coopératives, voie vers le socialisme ?

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Mise à jour le 16 janvier 2025
Temps de lecture : 3 minutes

Fabien Roussel en a réjoui plus d’un lors de son discours prononcé à Fontaine en affirmant être partisan d’une « appropriation des moyens de production » et d’un « socialisme à la française ». Reste à déterminer les formes possibles de cette socialisation.

Le mouvement coopératif, qui vient de fêter ses 140 ans, pourrait-il en être une voie ?

Trois modèles existants

La Coopérative d’activité et d’emploi (CAE) propose un modèle d’entrepreneuriat salarié unique, qui permet de créer et de développer sa propre activité dans un cadre autonome, coopératif et sécurisé. Elle sort le travailleur de l’isolement dans lequel le capital l’exploite dans l’auto-entreprenariat ou la micro-entreprise.

La Scic (Société coopérative d’intérêt collectif) associe des personnes physiques ou morales autour d’un projet commun alliant efficacité économique, développement local et utilité sociale. Ce sont les statuts qui organisent le pouvoir démocratique et la gouvernance est déconnectée du poids en capital de ses sociétaires. Toutes les parties prenantes à l’activité de l’entreprise (fournisseurs, financeurs, usagers, collectivités locales, associations, etc.) peuvent être associées à la coopérative.

La Scop (Société coopérative et participative) est une société coopérative dont les salariés sont les associés majoritaires et le pouvoir y est exercé démocratiquement.

Les salariés détiennent au moins 51 % du capital social et 65 % des droits de vote. Si tous les salariés ne sont pas associés, tous ont vocation à le devenir. Chaque salarié associé dispose d’une voix, quels que soient son statut, son ancienneté et le montant du capital investi.

Ces entreprises ne sont ni délocalisables ni opéables. Les réserves constituées au cours du cycle d’exploitation sont impartageables. La prédation du capital y est donc impossible. Une grande partie des résultats est obligatoirement maintenue dans l’entreprise pour permettre l’amélioration des moyens de production.

Un vieux débat du mouvement socialiste

Les salariés de l’iconique entreprise de verre Duralex ont obtenu de maintenir dans le Loiret leur usine avec le concours des collectivités territoriales. La coopérative Scop-TI, née après 1336 jours de grève contre la délocalisation de leur usine en Pologne, vient de fêter ses 10 ans d’autogestion. Les travailleurs y fabriquent les thés et infusions sous la marque 1336 dans une éblouissante expérience de gestion démocratique de leur production.

Scop-TI a aussi bénéficié du concours des collectivités territoriales et de certaines mutuelles de travailleurs, dont Mutuale, qui ont investi dans les murs de l’usine.

Historiquement, le mouvement socialiste a toujours été divisé sur la coopération.

Beaucoup, à l’image de Jules Guesde, considéraient les coopératives au mieux comme inutiles, et plus généralement comme néfastes au prolétariat.

Dans un de ses derniers écrits, Lénine expliquait que «  les rêves des vieux coopérateurs refermaient beaucoup de chimères, ridicules parce que fantastiques. » Mais il continuait en disant que «  l’État étant aux mains de la classe ouvrière et détenant tous les moyens de production, il restait à la Révolution de grouper la population dans des coopératives. » Il concluait ce texte du 4 janvier 1923 [1] en écrivant que « le régime des coopérateurs civilisés, quand les moyens de production appartiennent à la société et que le prolétariat comme classe a triomphé de la bourgeoisie, c’est le régime socialiste. »

Notes :

[1De la coopération par Lénine – in Pravda 115 et 116, les 26 et 27 mai 1923. Source : Œuvres choisies, 1948, tome II.

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