Chacun et chacune a le droit de critiquer une décision de justice mais il convient ici de ne jamais oublier le fond de l’affaire. Ce n’est pas l’incarcération de l’ancien chef de l’État qui fait honte à la France, mais bien plutôt les faits pour lesquels il a été condamné : association de malfaiteurs dans le cadre de l’affaire du financement d’une campagne présidentielle par la Libye.
Les pires commentaires ont été entendus sur certaines chaînes d’info ces derniers jours : « Un procès politique », « Tous les avocats et les juges sont de gauche », « Nous assistons avec cette incarcération à un moment de haine révolutionnaire ».
Le rassemblement organisé à la sortie du domicile privé de Nicolas Sarkozy avait quelque chose d’indécent et d’inquiétant. Cet épisode prouve simplement que la justice de ce pays fonctionne bien, au-delà des gesticulations indignées. Cette affaire a fait l’objet de dix années d’instruction ; les mêmes personnes qui reprochent à la justice d’être trop laxiste avec les délinquants la jugent trop sévère avec un ancien élu.
Nul n’est au-dessus des lois dans cette République, nous sommes bien dans un État de droit, nous vivons sous le régime de la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.
Les propos irresponsables de certains responsables politiques, anciens ou actuels, ont de quoi inquiéter… On peut être troublé de la réception de N. Sarkozy à l’Élysée la semaine dernière. De la même manière, l’annonce publique du garde des Sceaux Gérald Darmanin qu’il rendra visite au détenu N. Sarkozy a pu choquer.
Des magistrats ont fait l’objet de menaces. La défiance du peuple vis-à-vis des politiques est abyssale. N’allez pas trop loin, ne jouez pas aux apprentis sorciers !