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Ali Chehade Farhat/shutterstock
Israël

Le génocide en cours oblige enfin le monde à choisir

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Mise à jour le 14 août 2025
Temps de lecture : 5 minutes

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Palestine Israël États-Unis Iran

Israël s’enfonce dans une spirale autodestructrice dont Gaza est le miroir le plus brutal. Ce qui se joue aujourd’hui n’est pas une guerre, mais un effondrement : moral, stratégique et politique. La famine de masse, les dizaines de milliers de morts, les frappes ciblant les civils, les ONG empêchées d’agir, les journalistes réduits au silence : rien de tout cela ne relève d’un accident de guerre. Tout relève d’un choix.

C’est un choix assumé. Un choix qui isole Israël, le place en rupture avec le droit international et le pousse vers un point de non-retour.

La stratégie du chaos, souvent présentée comme un levier géopolitique, n’est ici qu’un masque. Elle ne change pas les règles du jeu : elle révèle l’effondrement d’un mythe — celui d’un État pouvant exister durablement tout en niant les droits fondamentaux d’un peuple voisin, en poursuivant une colonisation sans fin, en bombardant des civils, et en dissimulant ses actes derrière une rhétorique sécuritaire. Ce n’est pas une stratégie de survie. C’est une mécanique de destruction.

Et c’est l’insupportable génocide en cours qui précipite cette chute. Il ne laisse plus de place au doute, ni à la neutralité.

Il oblige le monde à choisir

La Cisjordanie suit le même chemin. Pourtant, il n’y a pas de guerre ouverte. Pas de Hamas. Et pourtant, la même logique coloniale, brutale, suprémaciste, y gangrène le quotidien. Les colons armés attaquent des villages, profanent les lieux saints, brûlent les oliveraies. L’armée, elle, protège, couvre, participe.

Désormais, des colons fanatisés et surarmés s’en prennent même à l’armée israélienne, qu’ils accusent de ne pas aller assez loin dans la répression. Ces scènes de confrontation révèlent des lignes de fracture profondes : l’État semble perdre le contrôle de ses propres marges.

La colonisation n’est plus un projet politique. C’est une obsession suicidaire. Elle rend impossible toute paix, toute coexistence. Elle transforme Israël en un État d’apartheid, rejeté jusque par ses alliés historiques. Et pendant ce temps, l’Iran gagne. Non par la guerre, mais par la résilience. La guerre de douze jours a montré que Tel-Aviv n’est plus intouchable. Le Dôme de fer coûte trop cher, les stocks s’épuisent, les frappes iraniennes passent. L’Iran, lui, s’ancre dans un nouvel ordre multipolaire, avec la Russie, la Chine, l’Inde. Il construit des corridors logistiques, des alliances énergétiques, des routes alternatives. Il défie l’ordre atlantiste sans tirer un coup de feu de trop.

Et surtout, il puise sa force dans les BRICS, qui lui offrent un appui diplomatique, économique et stratégique. Ce réseau d’États émergents, en rupture avec l’hégémonie occidentale, confère à l’Iran une légitimité nouvelle et une capacité d’action renforcée.

Israël, lui, s’enlise. En Syrie, au Liban, dans le Caucase, en mer Rouge. Les Houthis paralysent Eilat — un coup stratégique majeur qui compromet directement le projet de corridor IMEC (India-Middle East-Europe Economic Corridor), censé concurrencer les autres corridors.

L’économie souffre. La société se fracture. Les ultra-orthodoxes refusent de servir, les laïcs s’épuisent, les jeunes fuient. Netanyahou, acculé par la justice, joue sa survie politique sur le dos d’un pays au bord du gouffre. Il n’y a plus de vision. Plus de projet. Seulement la peur et la vengeance.

Et Tel-Aviv, cœur de la Start-Up Nation, ne peut prospérer dans un tel chaos. L’innovation ne survit pas à l’isolement. Les cerveaux partent. Les capitaux hésitent. Les investisseurs se détournent. Une nation fondée sur la technologie, la créativité et l’ouverture ne peut coexister avec l’occupation, la répression, et le rejet du droit international.

La reconnaissance de la Palestine n’est plus une utopie diplomatique.

Elle devient une nécessité politique pour des puissances occidentales qui ne peuvent plus justifier l’indéfendable. Le Royaume-Uni, la France, le Canada, et d’autres s’apprêtent à franchir le pas. Ce n’est pas un geste symbolique. C’est un basculement. Une rupture avec des décennies de complicité tacite. Une réponse à l’impasse israélienne.

Et dans les pays du Sud, ce changement est perçu comme la confirmation d’un constat ancien : celui du deux poids, deux mesures. Comment justifier les sanctions, les interventions, les condamnations ailleurs, quand l’impunité règne ici ?

Cette hypocrisie secoue les consciences, alimente la colère, et accélère le basculement du monde vers d’autres alliances, d’autres récits, d’autres centres de gravité.

Et quand Israël — qui n’est rien sans l’impérialisme états-unien — vacille, c’est aussi Washington qui s’enfonce. Un Israël affaibli, incapable de tenir une semaine sans le soutien militaire, diplomatique et financier de Washington, entraîne avec lui les États-Unis dans une perte de crédibilité mondiale.

Le lien fusionnel entre les deux pays devient un fardeau, un révélateur, un accélérateur de déclin. Et le monde commence enfin à le voir.

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