Récemment, François Bayrou annonçait 50 milliards supplémentaires pour l’armement. Quelques jours plus tard, il faisait parvenir au président du HCFEA (Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge) un courrier par lequel il sollicitait ce Haut Conseil, comme d’autres organismes de consultation, afin de lui proposer des solutions qui permettraient à la Sécurité sociale de « réaliser des économies réelles et durables », et cela dès le budget 2026.
Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que Bayrou est prêt à sacrifier la santé et, plus généralement, la protection sociale dans son ensemble sur l’autel d’un surarmement qui ne peut que mener à l’aggravation des guerres existantes et à de nouveaux conflits armés.
Au vu de la situation où se trouvent aujourd’hui la santé et la protection sociale, cette lettre apparaît surréaliste. On nous demande de trouver des économies de l’ordre de plusieurs milliards alors que l’on manque de médecins, que nombre d’hôpitaux sont en déshérence et continuent à fermer des lits faute de personnels, que la grande majorité des EHPAD sont en déficit chronique et que les services d’aide à domicile sont asphyxiés, que les années prochaines verront une augmentation particulièrement importante des personnes âgées en perte d’autonomie, que les complémentaires santé sont de plus en plus chères,…
Les causes du déséquilibre de la protection sociale sont bien connues. Ce ne sont pas les dépenses qui ne font que refléter les besoins des citoyens, mais bien le manque de recettes qui creuse les déficits.
Or, il existe des solutions pour faire progresser les recettes indispensables à une protection sociale digne du XXIᵉ siècle. Ces solutions passent par la remise en cause des exemptions de cotisations des entreprises (80 milliards €), une véritable égalité salariale femmes/hommes, des cotisations sociales appliquées aux revenus financiers et une augmentation globale des salaires.