L’enseignement privé confessionnel détenu à 93% par l’Église catholique perçoit chaque année 10,4 milliards € d’aide publique (8,5 milliards de l’État et 1,9 milliard des collectivités locales), à la fois pour payer les enseignants et entretenir ses locaux, situation en totale contradiction avec l’esprit de la loi de 1905. Ceci constitue un recul car c’est en 1959 que la loi Debré instaure cette prise en charge financière par l’État de l’enseignement privé aux mains de l’Église.
Un financement public et des influences religieuses qui perdurent
Le CCNE (Comité consultatif national d’éthique) produit des avis à destination du gouvernement « sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé ». Il ne comporte pas, légalement, de représentants des églises ès-qualités. Mais, détournant l’esprit de la loi de 1905, on y a installé des représentants qualifiés en « lecture du fait religieux préférée à l’expression des religions ».
Parmi eux :
- Dominique Quinio est journaliste. Elle a été directrice du journal quotidien catholique La Croix de 2005 à 2015 et elle est présidente des « Semaines sociales de France », un organisme où s’élabore la doctrine sociale de l’Église catholique.
- Marianne Carbonnier-Burkard est historienne du protestantisme français et maître de conférences honoraire à la faculté de théologie protestante de Paris.
- Abdennour Bidar est docteur en philosophie, spécialiste de la lecture critique de l’islam.
- Lionel Naccache est neurologue et chercheur en neurosciences. Il est l’auteur, entre autres, d’un ouvrage intitulé : Quatre exercices de pensée juive pour cerveaux réfléchis : le judaïsme à la lumière des neurosciences.
Le choix de ces quatre personnes tente de cacher, pudiquement, un choix contraire à l’esprit de la loi sur la laïcité, censée mettre un terme aux influences des églises dans l’État.
La laïcité reste un combat à poursuivre.
