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Billet

L’Europe à genoux, Von der Leyen au garde-à-vous

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Mise à jour le 29 juillet 2025
Temps de lecture : 3 minutes

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États-Unis Union européenne Guerre commerciale

Ursula von der Leyen s’en est allée discuter avec le maître de la Maison-Blanche, dans l’une de ses innombrables propriétés, pour décider seule de l’avenir commercial de l’Union européenne. Sans mandat. Sans légitimité autre que son poste de Présidente de la Commission. Et pourtant, la voilà propulsée négociatrice en cheffe de 27 nations. Peut-être en rêve-t-elle secrètement. Mais ces nations sont encore — pour combien de temps ? — souveraines. Et leurs peuples ne veulent ni d’une cheffe supranationale, ni des « États-Unis d’Europe ».

Ce tour de passe-passe n’a rien de nouveau. Depuis des années, la Commission bavarde et marchande de capitale en capitale, au gré des traités et des conflits, sans jamais rendre de comptes.

Et maintenant ? Quid de cette reddition express, annoncée en quelques heures depuis l’Écosse ? Les dirigeants européens, français en tête, se taisent ou bredouillent. François Bayrou parle d’un « jour sombre », d’une « soumission ». Qu’il en touche un mot au Premier ministre. Le patron du MEDEF, Patrick Martin, dénonce une « humiliation ». Le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, s’embourbe : il salue un accord qui « évite un conflit commercial », avant d’admettre qu’il « n’en est pas satisfait », puis de prévenir qu’il causera des « dommages significatifs à l’économie allemande ».

Les mêmes, hier encore, vantaient la « capacité de Bruxelles à répondre à Trump ». Ils justifiaient sans trembler l’abandon de la souveraineté commerciale des nations.

Mais d’autres choix existaient. Oui, d’autres voies étaient sur la table. Le monde ne se résume pas aux États-Unis — n’en déplaise aux gestionnaires du vieux monde. Dire cela ne revient pas à vouloir se couper du marché américain, mais à rappeler qu’il existe d’autres partenaires, d’autres alliances, d’autres horizons. Et c’est justement ce que l’Union européenne refuse. Pire, elle s’y refuse et l’interdit aux nations qui voudraient s’y engager.

Ce dogmatisme mène à l’absurde. Batteries, sidérurgie, énergie : partout où il faudrait produire, répondre aux besoins, construire des coopérations industrielles durables, l’UE choisit les guerres commerciales stériles. Exemple : les droits de douane contre les véhicules électriques produits en Chine. Une absurdité, quand on sait que nombre de marques européennes y fabriquent leurs propres modèles. Les chaînes d’approvisionnement sont imbriquées, les interdépendances profondes — mais qu’importe. Bruxelles préfère des accords perdants avec Washington à des partenariats gagnant-gagnant avec le reste du monde. Von der Leyen préfère négocier un traité impérial plutôt que des échanges exigeants mais équilibrés.

Chine, Asie du Sud-Est, Asie centrale, Amérique du Sud, Russie, Afrique : les espaces dont nous nous coupons ne nous attendront pas. Il est temps — plus que temps — pour la France de reconquérir sa souveraineté commerciale tant l’Union européenne rime de plus en plus avec le « repli sur soi ».

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