L’argument de sécurisation des paiements d’une part et la visibilité et le poids de l’euro vis-à-vis du dollar en ce début de guerre commerciale avec les USA sont mis en avant. En parallèle de ces arguments, la commission européenne regarde avec beaucoup d’intérêt les enquêtes sur le travail dissimulé en Europe.
— un Européen sur dix déclare avoir acheté, au cours de l’année écoulée, des biens ou des services susceptibles de provenir du travail non déclaré. Les biens ou services non déclarés les plus fréquemment achetés concernent les réparations et les rénovations à domicile ;
— un tiers des Européens connaissent quelqu’un qui travaille au noir ;
— la moitié des Européens estime que le risque d’être découvert par les autorités est faible.
Vous ne voyez toujours pas le trompe-l’œil qui se dessine ? C’est simple, à terme, supprimer l’argent liquide.
En effet, ce futur euro numérique se base sur une technologie « blockchain » quasi-identique à celle du Bitcoin. Cela veut dire qu’un échange d’argent numérique est sécurisé et tracé de bout-en-bout (de l’émetteur du paiement au récepteur), c’est-à-dire à l’opposé de l’argent liquide de nos bons vieux porte-monnaie.
Effectivement la commission rappelle depuis des années que le travail non déclaré engendre des « coûts considérables à plusieurs niveaux » : il provoque une baisse des impôts récoltés par l’État, un manque de financement pour les institutions de la Sécurité sociale, ou encore, il constitue un danger pour le bon fonctionnement des services sociaux. « Le travail non déclaré est contraire aux idéaux européens de solidarité et de justice sociale », poursuit la Commission européenne.
Bien sûr que le travail dissimulé doit être banni de nos pays, laissant souvent les travailleurs sans protection sociale et bien souvent des travailleurs précaires ! Mais le travail dissimulé doit être chassé par l’action des inspecteurs du travail pour qui, cela dit en passant, le nombre de postes et de verbalisations est en baisse depuis des années, selon l’OIT.
Des moyens coercitifs forts et dissuasifs doivent être rapidement engagés au niveau national et européen.
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Mais cela entraînera aussi la fin des pourboires, des ventes d’objets sur les plates-formes en ligne, (leboncoin et autres), des brocantes, voire des services de bricolage ou de réparation rendus moyennant quelques euros !
Car pouvoir tracer des échanges d’argent, c’est augmenter la pression fiscale à l’heure où les États cherchent des économies pour poursuivre les cadeaux fiscaux aux entreprises et acheter des armes. Mais cette pression ne s’exercera pas sur les plus riches, qui eux, ont les artifices et les conseils pour extraire leurs capitaux à l’impôt (niches fiscales, paradis fiscaux, sociétés off-shore) mais sur les travailleurs modestes et les chômeurs qui parfois vendent leurs services pour arrondir leurs fins de mois et essayent de se sortir de la misère.