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Bildier - CC BY-SA 4.0
Hommage

Henri Leclerc, la parole et l’action

Accès libre
Mise à jour le 2 janvier 2025
Temps de lecture : 3 minutes

Henri Leclerc nous a quittés le dernier jour du mois d’août. Il avait 90 ans. Il fut l’un des pénalistes les plus reconnus et les plus redoutés du vingtième siècle. C’était aussi un militant de tous les instants.

Il aura marqué durant près de soixante-dix ans l’histoire de la Justice, des droits de l’Homme et de la citoyenneté. De la défense des résistants du FLN durant la guerre d’Algérie jusqu’aux protestations contre les violences policières de la réforme macronienne des retraites, en passant par la participation au mouvement de Mai 68 et à la défense de ses militants devant les tribunaux. Avocat des mineurs des houillères, des paysans spoliés et des sans-papiers, Henri Leclerc s’était engagé très jeune en politique avec le PSU (Parti socialiste unifié). Pour la paix en Algérie et pour l’indépendance réclamée par le FLN. Pour la rénovation du socialisme trahi par les revirements de Guy Mollet, élu pour faire la paix avant de céder à la droite, d’intensifier la guerre puis enfin de se rallier au coup d’État gaulliste de 1958. Après sa rupture avec le PSU de Michel Rocard, c’est dans la Ligue des droits de l’Homme qu’Henri Leclerc trouva durant plus de 50 ans l’expression de son combat pour les libertés et pour la Justice sociale.

Humaniste militant

Henri était un militant, toujours prêt à ouvrir son agenda pour trouver une date, toujours à l’écoute de ses interlocuteurs, toujours chaleureux, toujours prêt à recueillir les bonnes idées des militants.

C’était un humaniste, toujours ouvert et optimiste, convaincu que la parole, la confrontation, l’échange étaient susceptibles de faire reculer la barbarie et avancer vers un monde meilleur.

Il avait trouvé, dans sa vocation d’avocat, le moyen de combiner cet humanisme, cet optimisme et cette combativité chaleureuse. Il avait une exigence absolue du droit à la défense pour tous, sans exception. Droit des plus pauvres à bénéficier d’une défense de qualité mais droit aussi des plus odieux chez qui il s’évertuait à rechercher la parcelle d’humanité. Cette intransigeance sur le principe de la défense l’avait amené aussi à défendre des justiciables nantis, comme DSK, ce qui lui avait été reproché mais qu’il avait toujours mené sans contrevenir aux valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité auxquelles il croyait.

Réflexion sur la Justice

Au Congrès du centenaire de la LDH, il avait rappelé avec force que le combat contre l’arbitraire, l’intolérance, le racisme, l’individualisme et la misère devait être absolu et sans relâche, « Ils sont toujours là, nos vieux adversaires. »

Il avait amené la Gauche à une réflexion profonde sur la Justice et ses moyens. Par ses livres, par ses interventions dans les meetings, dans la presse, à la télévision, mais aussi par sa participation enthousiaste à la Commission Delmas-Marty de réforme pénale.

Nous perdons un bon compagnon, un ami chaleureux, un militant et un penseur clairvoyant qui nous laisse l’exemple d’une vie de fidélité à ses principes, de réflexion positive sur la Justice et le militantisme. Sur l’Homme, sur sa parole et son action.

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