Liberté Actus
qrcode:https://liberte-actus.fr/866

Cet article est lisible à cette adresse sur le site Liberté Actus :

https://https://liberte-actus.fr/866

Flachez le qrcode suivant pour retrouver l'article en ligne

Pack-Shot/shutterstock
Billet d’humeur

Enseignement, l’illusion du privé

Accès abonné
Mise à jour le 16 décembre 2024
Temps de lecture : 3 minutes

Mots -clé

École Éducation Assemblée nationale

Paul Vannier, député France insoumise, a déposé un projet de loi qui vient en discussion à l’Assemblée nationale le 28 novembre prochain. Ce texte vise à revoir le financement de l’école privée en fonction d’un indicateur de mixité sociale. Actuellement, l’État finance à 75 % l’enseignement privé pratiquement sans condition ni contrôle.

Cette proposition est un nouveau renoncement devant l’obstacle, un recul face à l’objectif qui, de tout temps, a été celui de la gauche républicaine : un grand service publique laïque de l’éducation.

Proposer comme solution de soumettre au critère de mixité sociale les subventions à l’enseignement privé, c’est laisser croire qu’enseignement privé et enseignement public deviendraient alors équivalents. Or, il n’en est rien, quelles que soient les conditions posées. De par la loi, les établissements privés disposent d’un « caractère propre » qui leur permet d’orienter l’enseignement qui y est dispensé.

Renforcer la mixité sociale dans l’enseignement privé conduirait à ce que davantage d’enfants issus des classes populaires fréquentent ces établissements. Laisser la majeure partie de l’enseignement aux mains de la bourgeoisie qui dirige l’enseignement privé tout en affaiblissant l’enseignement public serait une faute politique aux conséquences particulièrement graves. Contrairement à l’école publique, dans les établissements privés l’esprit critique n’a droit de cité qu’à la condition que l’on ne remette pas en cause l’ordre établi. Pouvons-nous confier l’éducation et l’enseignement des enfants de la classe ouvrière aux écoles privées dirigées à 96 % par l’Église catholique, paravent de la bourgeoisie et du patronat ?

Soyons clairs, si aujourd’hui, de plus en plus de parents choisissent un établissement privé pour leurs enfants, c’est bien parce que l’école publique est défaillante.

Notre objectif doit être de rendre l’école publique « désirable » aux yeux des parents en lui donnant les moyens de la réussite de tous. C’est parce que l’école publique deviendra une école qui permet à chaque élève de réussir son cursus scolaire qu’elle redeviendra l’école de tous. Et, en ce domaine, nous ne manquons pas de propositions.

Alors, la bataille à mener aujourd’hui n’est certainement pas celle de la mixité à l’école privée, mais bien celle des moyens de la réussite de tous à l’école publique.

Message d'abonnement

Ces articles peuvent vous intéresser :

Jean-Noël Barrot Un langage fort peu diplomatique

Au moment où allaient s’ouvrir à Istanbul les premières négociations russo-ukrainiennes depuis 2022, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, affirmait vouloir « prendre la Russie à la gorge », au moyen de sanctions « dévastatrices ». M. Barrot semble ne pas se souvenir qu’avant lui, Bruno Le Maire, alors ministre de l’Économie, avait affirmé que grâce aux sanctions, « Nous allons provoquer l'effondrement de l'économie russe »

Billet Le drapeau rouge de la Victoire et les fleurs des petits moscovites

Celles et ceux qui, après avoir vénéré l’Union soviétique, vouent la Russie aux gémonies, ou celles et ceux qui ignorant tout du pays, de son histoire, de ses sacrifices et de ses aspirations, suivent docilement des médias gorgés de haine dans la caricature qu’ils font d’un peuple et de ses dirigeants, pourraient, pourvu qu’ils soient sincères, se désintoxiquer.

Soutenez-nous

Faire un don

En 2024, nous avons bâti un journal unique où les analyses se mêlent à l’actualité, où le récit se mêle au reportage, où la culture se mêle aux questions industrielles et internationales. Faites un don pour continuer l’aventure.