Le 26 août 1789, l’Assemblée constituante réunissant des représentants de la Noblesse, du Clergé et des citoyens du Tiers-État, regroupant les non-privilégiés, adoptait la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
Dans son article 2, elle indiquait parmi les droits fondamentaux : la résistance à l’oppression.
Aux XIX et XXe siècles, le mouvement ouvrier va se construire à l’ombre lumineuse de la Révolution française. Il organise ainsi la Résistance des travailleurs à l’emprise que fait peser le patronat, les partis conservateurs et d’extrême droite sur les salarié.e.s, les pauvres, les privé.e.s d’emploi, les femmes considérées comme « mineures » par le Code civil de 1804 de Napoléon Bonaparte.
De ces luttes contre l’exploitation, l’humiliation, le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie, va naître, dès juillet 1940, la Résistance du Peuple de France à l’Occupation du 3ᵉ Reich et à l’extrême droite pilotée par Pétain.
La grève des mineurs du 27 mai au 9 juin 1941, que notre journal a célébré, fut le premier acte fort de la Résistance… comme tout le monde le sait, elle a été pilotée et animée par les militants communistes.
Célébrer le 27 mai comme jour de la Résistance n’est pas une date choisie au hasard !
Le 27 mai 1943 se réunissaient clandestinement à Paris autour de Jean Moulin, les dirigeants des syndicats (CGT et CFTC), des partis non-collaborationnistes et des mouvements de Résistance. C’était la première réunion du Conseil National de la Résistance. Elle marquait une date essentielle de la lutte pour l’indépendance et la liberté de la France et pour la défaite de l’Allemagne nazie et de l’extrême droite.
De 1943 à 1944, ces hommes vont, au-delà de leurs divergences politiques ou philosophiques, rassembler leurs volontés et intelligences pour concourir à la libération de la France et à la rédaction d’un programme publié en mars 1944 sous le beau nom : Les Jours heureux. Tout cela malgré la Gestapo, la police, la gendarmerie, les préfets dirigés par Pétain. Jean Moulin ne le verra pas puisqu’en juin 1943, il est arrêté à Lyon sur dénonciation et torturé à mort par Barbie.
Le programme élaboré par le Conseil National de la Résistance veut reconstruire une France libre et indépendante. Dans cette France nouvelle, les banques et assurances, sources d’énergie, seront contrôlées par la Nation ; les journalistes ne verront plus leur liberté entravée par des puissances financières qui, propriétaires des journaux, veulent contrôler l’opinion ; les travailleurs obtiendront des droits nouveaux, en particulier de se soigner grâce à la sécurité sociale.
Depuis 40 ans, grignotés, ces conquis importants ont reculé. Pour ce faire, nombre de politiciens ont développé une Europe libérale, favorisant le capital contre le travail, l’argent contre l’humain. Aujourd’hui, le président de la République utilise la plupart de ses interventions pour mettre en valeur le Rassemblement national, héritier de l’extrême droite des années 40. Depuis plus de 50 ans, les Le Pen - Bardella n’ont fait triompher aucune mesure favorisant les droits, les conditions de vie, de travail et le bien-être des travailleurs et de la jeunesse. Bien au contraire, ils stigmatisent les plus fragiles !
Il n’est pas étonnant que la presse, le président de la République lui-même, n’évoquent pas ce jour symbolique du 27 mai, journée nationale de la Résistance.
Avec Léon Deffontaines, un autre choix est possible.