Depuis 40 ans, en effet, les dirigeants se sont ingéniés à réduire ce « coût du travail ». De ce côté-ci de l’échiquier, nous considérons que le travail n’est pas un coût mais un générateur de richesses. L’auteur engage sa réflexion à l’occasion de la campagne législative du Nouveau Front populaire qui portait, notamment, dans son programme l’augmentation du SMIC de 1400 à 1600 euros.
Chez les libéraux, cette proposition était décrite comme totalement irréalisable et purement démagogique. L’utilisateur de ces deux arguments mettait fin ipso facto à tout débat. Beaucoup dans l’opinion publique saluaient cette proposition mais la pensaient effectivement « juste pas possible ».
Et pourtant, une analyse rétrospective s’impose : le SMIC réel, c’est-à-dire le pouvoir d’achat procuré par le salaire minimum, n’avait pas été augmenté depuis 12 ans. Il ne s’agissait donc au fond que d’un rattrapage inférieur à 1% de coup de pouce par an. Par ailleurs, on se rend compte que cette hausse de 14 % du salaire minimum n’augmenterait les coûts de production des entreprises que de 0,5 %. On sait aussi que ces 200 euros supplémentaires conforteraient la consommation des ménages, l’un des moteurs de la croissance, ne serait-ce que par les rentrées de TVA supplémentaires ainsi générées.
Le salaire n’est pas un coût, c’est un investissement social. Les bas salaires n’ont pas eu l’effet escompté en matière de création d’emplois. Nous sommes bien sur un débat de fond vieux comme le capitalisme. Un livre à lire assurément.