Fils d’immigrés communistes antifascistes italiens, il avait rejoint, à 16 ans, en 1942, le PCF, alors clandestin, en même temps que la Résistance. D’abord à Saint-Raphaël (Var), où il était né en 1926, et avait grandi avec son frère Roger et ses deux sœurs, Lina et Hermine – « Mimi »-, tous communistes comme leurs parents ; tous résistants.
Dans le Var, le groupe FTP-MOI qu’il dirigeait avec Oscar Marucci a bien des faits d’armes à son palmarès : sabotage de la mine de bauxite Le Pelicon à Brignoles le 26 février 1943 ; attaque d’un baraquement de l’armée italienne à Fréjus-Plage le 4 mars 1943. Après le dépôt d’une bombe, qui n’explosa pas, à l’Hôtel Bellevue de Saint-Raphaël, il fut envoyé dans la Creuse avant d’être muté à Lyon, où il rejoignit le fameux bataillon Carmagnole – Liberté (Carmagnole pour Lyon, créé en novembre 1942, Liberté à Grenoble).
Le 25 juillet 1944, alors qu’il se rend à un rendez-vous Léon est arrêté, lors d’une rafle, par des Français qui le remettent à la Gestapo. Au siège de la Gestapo, du sinistre Klaus Barbie, il est torturé : fracture du nez, enfoncement de la boite crânienne, vertèbres cervicales abimées, testicules écrasés, etc. Il sera après-guerre reconnu Grand mutilé de guerre.
Incarcéré au Fort-Montluc, prison entièrement gérée par l’armée allemande, il s’en évade, le 24 août 1944, quand celle-ci évacue les lieux, affolée par l’insurrection de Villeurbanne qui vient de commencer et à laquelle participent les combattants de Carmagnole. Il les rejoint aussitôt et participe aux combats à la tête d’une compagnie de 180 résistants, avec le grade de sous-lieutenant.
« Étant un des rares survivants FTP-MOI des bataillons Carmagnole-Liberté encore en vie, je considère comme un devoir auquel je n’ai pas le droit de me soustraire, que de continuer à me battre pour défendre non seulement la mémoire de mes amis, mais également et surtout les raisons fondamentales pour lesquelles ils ont lutté jusqu’au sacrifice suprême », dira-t-il.
À la fin de la guerre, après une longue convalescence à l’hôpital, Léon Landini rejoint sa famille dans le Var avant de décider de s’installer à Paris avec son épouse. Fuyant les honneurs et les places convoitées, il travaille dans la restauration collective tout en militant assidûment au sein du Parti communiste français qu’il quitte, en désaccord avec son orientation d’alors, en 2004, pour fonder, notamment avec Henri Alleg, le Pôle de renaissance communiste en France (PRCF) dont il sera le président. Jusqu’à sa mort, il sera demeuré communiste !
Officier de la Légion d’honneur, Léon Landini était président de l’Amicale des Francs-Tireurs et Partisans de la Main d’œuvre Immigrée et président de l’Amicale des Bataillons Carmagnole-Liberté. Il est l’un des rares étrangers à avoir reçu une décoration de l’Union soviétique pour actes de bravoure au sein de la Résistance et décoré également par Cuba.