C’était presque trop facile – un brin d’ARN se posait sur l’emplacement d’un gène, en prenait copie, puis, servant de messager, se déplaçait vers une sorte d’atelier-usine où il était lu comme on lisait les fiches perforées destinées aux ordinateurs de l’époque. Grâce à l’énergie des mitochondries, de curieux organites dotés de leurs propres chromosomes, cette petite usine fournissait à sa cellule, la protéine attendue.
Pour la dialectique de l’époque, tout ce processus se résumait par la formule « un gène - une protéine ». Sauf que sur la longue molécule hélicoïdale de l’ADN, objectivée quelque temps plus tôt, ces gènes codants n’en occupaient qu’environ 2%.
Ces longues portions sans gêne sur l’ADN, n’étaient-elles pas ce qui restait des rencontres au cours de millions d’années d’évolution ? une sorte de poussière accumulée dans un vieil appartement ?
Et l’on se contenta de baptiser d’ADN POUBELLE, ces emplacements inutilisés pour la fabrication de protéines.
Mais à quoi pouvait donc servir tout cet espace sans gène ?
Sollicitons maintenant notre explorateur pour qu’il se déplace au tournant du siècle pour enquêter sur cette encombrante poubelle.
Comme il fallait s’y attendre,…