Cet agréable vieillard, qui était certainement beaucoup plus compétent que moi, me faisait partager sa longue expérience en me contant ses « histoires de chasse » en tant que médecin généraliste, puis comme médecin-conseil. Une façon plaisante, mais efficace, de comparer nos points de vue sur la médecine, sur les humains et la société ; bref d’apprendre aussi à se connaître et à s’apprécier.
L’estime, et bientôt l’affection partagée, s’étaient installées et nous abordions souvent les divers traitements de son cancer. Il avait parfaitement conscience des limites de ce que l’on utilisait en ce début des années 70, mais son épouse, adepte des médecines alternatives, espérait beaucoup d’un certain Dr Solomidès qui proposait son remède miracle ; les physiatrons. Mon vieil ami m’a confié un jour qu’il n’y croyait pas et qu’il ne se faisait pas d’illusion, mais qu’il ne pouvait refuser cet espoir à sa compagne.
En accord avec lui, je me suis donc investi dans le confort et dans le combat contre la douleur, et je me souviens avoir fait venir un dentiste à domicile pour soulager une douleur insupportable. Puis, j’ai assisté mon vieux confrère jusqu’à ses derniers moments.
J’avais la…