Boualem Sansal est bien plus qu’un immense écrivain franco-algérien. Il incarne une vision du monde, celle des Lumières : la quête inlassable de la vérité, la défense de la laïcité, et l’universalité des valeurs humaines. La force de son œuvre et de sa pensée repose sur son refus des compromis face à l’oppression et aux dogmes, une posture qui lui a valu, à plusieurs reprises, l’hostilité des autorités algériennes. Mais Boualem, ce n’est pas seulement l’homme public et l’intellectuel ; c’est aussi, et avant tout, mon ami.
Notre amitié, profonde et ancienne, a traversé les années et les débats. Boualem et moi avons souvent échangé sur nos visions respectives du monde, parfois avec des désaccords, mais toujours avec respect et affection. Ce lien personnel que nous avons tissé au fil du temps m’a permis de découvrir l’homme derrière l’écrivain : un humaniste sincère, d’une sensibilité rare, et d’une générosité discrète.
Aujourd’hui, je suis profondément inquiet. D’une santé fragile, Boualem a été appréhendé par les autorités algériennes à son arrivée à Alger, après un vol depuis Paris. Arrêté dès l’atterrissage, il a été placé au secret par les services algériens. Dans cette…