Développé par l’Université de technologie de Chalmers, ce nouveau matériau combine deux technologies de pointe : les cadres métallo-organiques (MOF) et des minéraux naturels catalyseurs. Les MOF, structures cristallines ultra-poreuses, agissent comme des éponges à CO₂, capables de capturer ce gaz même à très faible concentration, comme dans l’air ambiant. Une fois piégé, le CO₂ est immédiatement transformé en carbonate de calcium (CaCO₃), un solide stable et utile dans la fabrication du béton.
Les MOF, des matériaux-clés pour la transition verte
Les Metal-Organic Frameworks (MOF) sont des matériaux cristallins composés de métaux et de ligands organiques. Leur structure hautement poreuse leur permet de capturer des molécules spécifiques comme le CO₂ ou l’hydrogène. Utilisés dans la capture directe dans l’air (DAC), le stockage d’énergie ou la purification de gaz, les MOF sont au cœur des technologies de décarbonation. Leur principal défi reste leur coût de production, mais des procédés industriels plus abordables sont en cours de développement.
Un matériau hybride qui piège et transforme le CO₂
Contrairement aux systèmes classiques de capture du carbone, qui nécessitent des étapes complexes et énergivores pour stocker le CO₂, cette technologie le convertit directement sur place. Le CaCO₃ ainsi produit peut remplacer une partie du ciment, réduisant les émissions liées à sa production tout en améliorant la résistance du béton.
Le béton est responsable d’environ 8 % des émissions mondiales de CO₂, principalement à cause de la production de ciment. En intégrant ce nouveau matériau dans les murs, dalles ou fondations, les bâtiments deviennent de véritables puits de carbone. Ils ne se contentent plus d’émettre moins : ils stockent activement du CO₂.
Vers des bâtiments qui stockent le carbone
Les premiers tests montrent une réduction de 40 % des émissions par tonne de béton produit. De plus, les structures se trouvent renforcées, ce qui limite les besoins en maintenance et en reconstruction tout en réduisant encore l’impact environnemental global.
La Suède a déjà lancé plusieurs chantiers pilotes pour tester cette technologie à grande échelle. L’objectif est clair : une adoption industrielle d’ici à 2030, avec une exportation mondiale de la solution.