À Belém, au cœur de l’Amazonie, la COP30 s’est ouverte dans un climat lourd de contradictions. Sur le papier, la conférence devait renouer avec « l’esprit de Rio » — celui d’un multilatéralisme fondé sur la solidarité entre peuples. En réalité, elle révèle surtout l’épuisement d’un modèle de gouvernance climatique où les promesses se succèdent sans jamais se traduire en moyens réels.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon un rapport de l’ONU, les pays en développement auront besoin de 310 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour s’adapter aux effets du réchauffement. Or, le financement privé ne représente aujourd’hui que 3 % de ces efforts. Les banques de développement annoncent 26 milliards de dollars pour l’an dernier : une goutte d’eau dans un océan de besoins. Pendant ce temps, les catastrophes se multiplient — typhons en Asie, ouragans en Jamaïque, inondations au Brésil — détruisant des années de travail et d’infrastructures en quelques heures.
L’adaptation, parent pauvre du climat
Longtemps reléguée derrière la réduction des émissions, l’adaptation devient le terrain de lutte central. Car l’échec des politiques de transition rend la crise inévitable : il ne s’agit plus…