Les forêts tempérées et boréales d’Amérique du Nord et de Sibérie sont particulièrement touchées, avec 10 fois plus de mégafeux déclarés dans certaines de ces régions depuis 10 ans.
Le Canada a enregistré ses pires incendies de l’histoire en 2023, avec 150 000 km² ravagés par les flammes et plus de 232 000 personnes évacuées.
En Europe, la situation n’est pas plus rassurante. La saison des feux 2025 a commencé de manière particulièrement précoce et intense, avec déjà 207 000 hectares brûlés au 1er juillet. Les projections climatiques indiquent que dans une France à +4 °C d’ici à 2100, le risque de feu se généralisera à l’ensemble du pays.
Des catastrophes qui vont s’intensifier
À lire aussi

L’intensification de ces mégafeux est une conséquence directe du réchauffement climatique. L’augmentation des températures mondiales et la baisse de l’humidité relative rendent les forêts plus inflammables. S’y ajoute l’augmentation des zones de sécheresse, qui créent des conditions parfaitement favorables à la propagation des incendies. C’est ici que réside le casse-tête : pour être rapidement maîtrisé, un feu doit être circonscrit avant qu’il n’ait parcouru un hectare.
Les conséquences de ces mégafeux sont dramatiques, car elles entraînent des effets en chaîne. D’abord, rien qu’à l’été 2021, les incendies extrêmes dans le monde ont libéré environ 2,5 gigatonnes de CO2, ce qui correspond aux émissions annuelles d’un pays comme l’Inde. Les mégafeux aggravent le changement climatique en émettant du CO2 et en détruisant les puits de carbone naturels. Un cercle vicieux s’enclenche alors : plus il fait chaud, plus les feux sont importants, ce qui aggrave encore le réchauffement.
Pas tous égaux face aux catastrophes
Symbole des inégalités mondiales, ce sont les pays du Sud qui souffrent le plus de ces catastrophes. Bien sûr, les mégafeux progressent partout. Les pays « développés » en souffrent énormément, notamment en Amérique du Nord et en Europe du Sud. Mais à l’inverse des pays du Sud, ils disposent de capacités d’interventions, de prévention et de reconstruction plus importante. Les avions amphibies (dont le Canadair est le plus connu) restent un produit de luxe, massivement concentrés dans les pays du Nord.
De manière générale, les mégafeux affectent plus durement les nations les plus pauvres avec, en cas d’incendie, des semaines de lutte pour y mettre fin – ce qui stoppe brusquement les activités économiques de toute une zone et met en péril les ressources, alimentaires notamment.
Quoi qu’il en soit, il existe une « triple besogne » pour lutter contre ces catastrophes : lutte contre le réchauffement climatique, adaptation à ses conséquences (par des infrastructures notamment), et davantage de moyens pour y mettre fin lorsqu’elles se déclarent. Ce triptyque exige des coopérations internationales.
De l’envoi de matériel et de moyens humains pour faire face à l’urgence au partage des savoir-faire et des connaissances pour assurer une reconstruction des espaces ravagés adaptée aux évolutions climatiques, les partenariats internationaux ont été et seront de plus en plus indispensables.