Le gouvernement a annoncé un nouveau système de régulation du marché de l’électricité pour remplacer l’ARENH, un dispositif décrié de longue date. Celui-ci pénalise EDF, car l’entreprise est obligée de vendre une partie de sa production nucléaire à un prix inférieur à son coût de production réel. Cela réduit les marges d’EDF et limite sa capacité à investir dans la maintenance du parc nucléaire ou dans de nouveaux projets.
Mais un nouveau fonctionnement va être mis en place, cette fois basé sur les prix des marchés de gros plutôt que sur le coût réel de production en France, les consommateurs verront leur facture augmenter en moyenne de 19 %, soit jusqu’à 250 € de plus par an pour un foyer moyen. L’impact sera encore plus lourd pour les logements chauffés à l’électricité et les passoires thermiques.
Indexation sur les marchés
L’UFC-Que Choisir le répète : les factures d’électricité des consommateurs sont artificiellement exposées aux prix des marchés de gros. Pourtant, l’an dernier, la part des importations dans la consommation d’électricité en France ne représentait que 5,4 %. Malgré cela, 56,2 % de l’approvisionnement en électricité est déterminé par ces marchés, influençant directement les prix facturés aux ménages.
Pour rappel, la facture d’électricité des ménages repose sur trois composantes : le coût d’approvisionnement (prix auquel le fournisseur achète l’électricité), le coût d’acheminement et les taxes.
Des tarifs plus justes
L’UFC-Que Choisir le dit, elle « ne promeut pas les prix bas, mais les prix justes et les prix justes, ce sont les prix basés sur les coûts de production de l’électricité en France. Il est tout à fait acceptable que les factures des consommateurs augmentent si la démonstration est faite que les coûts de production augmentent. »
Avec l’indexation sur les marchés de gros, la fixation des prix de l’électricité s’éloigne de cette logique. En France, le parc nucléaire assure une production stable et à moindre coût, mais ce nouvel encadrement tarifaire ne permet plus aux consommateurs d’en bénéficier pleinement. L’électricité sera désormais soumise aux fluctuations du marché européen. L’association pointe ainsi un paradoxe : alors que la France dispose d’une électricité peu coûteuse à produire, les ménages paieront des tarifs dictés par un système spéculatif, plutôt que par le coût réel de production.