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L’énergie osmotique

Une énergie à la rencontre entre eaux douces et salées

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Mise à jour le 27 avril 2025
Temps de lecture : 4 minutes

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Énergie

Depuis 1954, l’idée d’exploiter la différence de salinité entre l’eau douce et l’eau salée pour produire de l’électricité existe. L’énergie osmotique, encore méconnue, offre des perspectives prometteuses pour la transition énergétique.

Mais comment fonctionne-t-elle, et quelles étapes ont marqué son développement ?

Qu’est-ce que l’énergie osmotique ?

L’énergie osmotique, également appelée « énergie bleue », repose sur l’osmose, un phénomène naturel. Ce processus se produit lorsque deux liquides de concentration différente en sel (l’eau douce et l’eau salée, par exemple) sont séparés par une membrane semi-perméable. Cette membrane laisse passer uniquement les molécules d’eau douce vers l’eau salée pour équilibrer les concentrations.

Dans une centrale osmotique, cette migration de l’eau crée une différence de pression, appelée « pression osmotique », qui est exploitée pour produire de l’énergie. Concrètement, le flux d’eau généré fait tourner une turbine reliée à un générateur, ce qui produit de l’électricité.

Ce qui distingue l’énergie osmotique des autres énergies renouvelables comme le solaire ou l’éolien, c’est sa production continue : tant qu’il y a de l’eau douce et de l’eau salée disponibles, l’énergie peut être produite sans interruption.

Une évolution technologique de 1954 à aujourd’hui

L’idée d’exploiter le principe de l’osmose pour produire de l’énergie a été formulée pour la première fois en 1954 par le physicien britannique R.E. Pattle. Mais à cette époque, les technologies disponibles étaient loin d’être suffisantes pour rendre ce concept viable.

Dans les années 1970, la crise énergétique a suscité un regain d’intérêt pour les énergies renouvelables, y compris l’énergie osmotique. Des recherches ont alors commencé à se développer sur la conception de membranes capables de supporter des différences de pression importantes et de résister à des conditions complexes.

C’est en 2009 que la Norvège a inauguré la première centrale pilote osmotique, construite par Statkraft. Bien que symbolique, cette centrale a permis de valider les principes de base de l’énergie osmotique et d’identifier les améliorations nécessaires pour une production à grande échelle.

Aujourd’hui, grâce aux avancées dans la nanotechnologie, notamment le développement de membranes ultra-performantes, l’énergie osmotique devient une réalité industrielle. En 2024, la France a inauguré sa première centrale osmotique à Port-Saint-Louis-du-Rhône, capable de produire suffisamment d’électricité pour alimenter des centaines de milliers de foyers.

La première centrale osmotique de France

Inaugurée en 2024 à Port-Saint-Louis-du-Rhône, la première centrale osmotique de France marque une étape importante dans l’histoire des énergies renouvelables. Cette installation pionnière, fruit d’une collaboration entre Sweetch Energy, EDF Hydro et la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), utilise la technologie INOD® pour exploiter la différence de salinité entre l’eau douce du Rhône et l’eau salée de la Méditerranée.

Avec une capacité de production annuelle estimée à plusieurs dizaines de gigawattheures, cette centrale peut alimenter plusieurs dizaines de milliers de foyers en électricité propre. Située sur l’écluse de Barcarin, elle bénéficie d’une position stratégique au confluent des deux types d’eau.

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