Liberté Actus
qrcode:https://liberte-actus.fr/1440

Cet article est lisible à cette adresse sur le site Liberté Actus :

https://https://liberte-actus.fr/1440

Flachez le qrcode suivant pour retrouver l'article en ligne

Jurik Peter/shutterstock
Thorium

Un atome qui ne fait pas la guerre

Accès abonné
Temps de lecture : 2 minutes

Mots -clé

Nucléaire Énergie Thorium

Le thorium bouleverse les équilibres géopolitiques de l’énergie nucléaire. Inapte à la prolifération militaire, disponible partout dans le monde, et utilisable dans des réacteurs décentralisés, il offre de nouvelles possibilités en matière de sécurité, d’approvisionnement et d’indépendance énergétique.

Contrairement à l’uranium-235 ou au plutonium-239, le thorium-232 n’est pas directement fissile. Lorsqu’il est introduit dans un réacteur, il absorbe un neutron pour devenir uranium-233, qui lui est fissile. Mais ce processus produit aussi de l’uranium-232, un isotope hautement radioactif, émettant des rayons gamma puissants.

Le thorium, une impasse pour les armes nucléaires

Ces radiations rendent la manipulation du matériau dangereux, rendant son usage pour des armes extrêmement difficile, voire impossible sans technologies très avancées et coûteuses. À ce titre, les experts s’accordent à dire que la filière thorium est peu propice à la prolifération nucléaire.

C’est une rupture géostratégique majeure. Dans un monde où la maîtrise de l’atome reste liée à la puissance militaire, le thorium permet d’imaginer une énergie atomique « civile par nature », plus accessible, plus sûre, et plus acceptable diplomatiquement.

Une énergie équitable

L’autre atout géopolitique du thorium, c’est sa répartition géologique. Il est trois à quatre fois plus abondant que l’uranium dans la croûte terrestre, présent dans des minéraux comme la monazite, exploités principalement pour les terres rares. Inde, Turquie, Brésil, Chine, Australie et même France en disposent dans leurs sols.

À la différence de l’uranium, dont l’extraction est dominée par quelques pays (Kazakhstan, Canada, Niger), le thorium pourrait favoriser un accès énergétique plus équilibré, réduisant les dépendances critiques.

Autre révolution : le thorium est compatible avec des petits réacteurs modulaires (SMR), plus faciles à déployer, en particulier dans les zones isolées ou les pays émergents. Ces unités décentralisées pourraient alimenter villes moyennes, infrastructures industrielles ou navires, et ce, sans créer un risque militaire ni nécessiter des technologies complexes de retraitement.

Message d'abonnement

Ces articles peuvent vous intéresser :

Nouvel ordre énergétique L’électricité comme matrice du pouvoir au XXIᵉ siècle

Chaque époque façonne sa puissance à partir de sa base matérielle. Après le charbon et le pétrole, vient l’ère de l’électricité. Tandis que la Chine érige sa puissance sur la planification énergétique, l’Occident s’enlise dans le court-termisme financier. Derrière cette recomposition mondiale se lit la transformation du capital, la mutation d’un monde où l’énergie dicte désormais la hiérarchie des puissances.

PPE3 La France toujours sans boussole ni stratégie énergétique

Alors que la troisième édition de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3), qui devait fixer les grandes lignes de la politique énergétique française pour la période 2025-2035, en gestation depuis 2021, reste bloquée, la France se retrouve privée d’un cap énergétique pour affronter la crise climatique, sécuriser son approvisionnement et relancer son industrie.

Soutenez-nous

Faire un don

En 2024, nous avons bâti un journal unique où les analyses se mêlent à l’actualité, où le récit se mêle au reportage, où la culture se mêle aux questions industrielles et internationales. Faites un don pour continuer l’aventure.