Avec plus de 3 000 entreprises et 220 000 emplois hautement qualifiés, la filière nucléaire française est la troisième industrie du pays, derrière l’aéronautique et l’automobile. Alors que le gouvernement prévoit de prolonger les réacteurs actuels et de construire six EPR2 pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, un défi reste peu discuté : la durabilité de la ressource en uranium. Car si le nucléaire promet une production d’électricité bas-carbone, il reste aujourd’hui dépendant d’une ressource limitée.
Un nucléaire durable ?
Les réacteurs actuellement utilisés dits de 3ᵉ génération, consomment en effet moins de 1 % de l’uranium naturel extrait. Le reste, « l’uranium appauvri », est stocké depuis des décennies en attendant une solution. Selon Amar Bellal, cette solution existe : les réacteurs à neutrons rapides (RNR), dits surgénérateurs. Il affirme que « ces réacteurs peuvent multiplier par 100 le rendement de l’uranium, en fissionnant ce qui ne l’est pas aujourd’hui. Et ce qu’on considérait comme un déchet devient un combustible. »
La France possède ainsi suffisamment d’uranium appauvri pour couvrir des milliers d’années de consommation électrique. Aussi, les…