Une infrastructure gigantesque
Le Sea Port Oil Terminal (SPOT), en construction au large des côtes texanes, est présenté comme le plus grand terminal offshore jamais réalisé aux États-Unis. Ce projet vise à renforcer l’exportation des hydrocarbures américains, notamment le pétrole brut, tout en désengorgeant des infrastructures terrestres déjà saturées.
Avec une capacité prévue de 2 millions de barils par jour, SPOT devrait répondre à une demande mondiale croissante d’hydrocarbures. Sa position stratégique dans le golfe du Mexique offre une flexibilité logistique unique pour les supertankers destinés aux marchés asiatiques et européens. En plus de diversifier les routes d’exportation, le terminal permet aux États-Unis de renforcer leur rôle d’acteur central dans le commerce mondial de l’énergie fossile.
Mais ce projet est d’ores et déjà controversé. Le moratoire de janvier 2024, imposé par l’administration Biden sur les nouveaux terminaux d’exportation, reflète les tensions croissantes entre objectifs climatiques et réalités économiques. SPOT, approuvé avant ce moratoire, devient un symbole des contradictions américaines en matière de transition énergétique.
Des projets aux impacts globaux
Le Sea Port Oil Terminal n’est pas un cas isolé. Les États-Unis poursuivent une expansion massive de leurs infrastructures énergétiques. Des projets comme Plaquemines LNG en Louisiane ou Rio Grande LNG au Texas viennent consolider la place des États-Unis comme premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié.
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Malgré leurs avantages économiques indéniables, ces infrastructures sont la cible de nombreuses critiques pour leur impact environnemental. Les fuites de méthane, gaz à effet de serre 28 fois plus puissant que le CO2, sont monnaie courante dans les chaînes d’approvisionnement du gaz naturel. Les risques d’explosions et les menaces sur les écosystèmes marins locaux aggravent encore la situation. SPOT, à lui seul, pourrait émettre des millions de tonnes de CO2 chaque année, compromettant les efforts climatiques globaux et alimentant le débat sur la viabilité des infrastructures fossiles à long terme.
Avec des projets comme SPOT, les États-Unis renforcent leur capacité à influencer les règles du marché mondial des hydrocarbures. Ces infrastructures leur permettent de répondre rapidement aux fluctuations de la demande tout en sécurisant leur position de leader sur la scène énergétique internationale.
En outre, elles ouvrent la voie à une domination géopolitique face aux autres grandes puissances. Une domination se fait au détriment des engagements climatiques internationaux. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) rappelle que pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, aucun nouveau projet fossile ne devrait être lancé.
Localisation : golfe du Mexique, au large du Texas
Capacité : 2 millions de barils de pétrole brut exportés par jour
Objectifs : Réduction des goulots d’étranglement et accès direct aux supertankers
- Augmentation des émissions de CO2
- Menaces sur les écosystèmes marins
- Fuites de méthane associées aux infrastructures