Le thorium, par sa nature non proliférante, relance un vieux rêve : la propulsion navale nucléaire sûre et exportable. Aujourd’hui, seuls les États dotés de l’arme nucléaire maîtrisent cette technologie, car l’uranium hautement enrichi utilisé dans les réacteurs embarqués pose un risque stratégique important. En changeant de combustible, le thorium pourrait démilitariser la propulsion nucléaire.
Une propulsion nucléaire sans risque militaire
Des projets de navires marchands à propulsion thorium sont à l’étude. Leur logique : embarquer un petit réacteur à sels fondus, encapsulé, sûr, stable et au long cycle de vie. Ce système éviterait le ravitaillement fréquent, réduirait les émissions de CO₂ et garantirait une autonomie énergétique massive, même pour les plus grands porte-conteneurs.
C’est quoi un réacteur à sels fondus ?
Les réacteurs à sels fondus utilisent un mélange de sels liquides (fluorures ou chlorures) comme fluide caloporteur et, parfois, comme support du combustible lui-même (dans le cas du thorium, le combustible est dissous dans les sels). Ce type de réacteur fonctionne à basse pression, est auto-stabilisant et peut atteindre des températures très élevées, idéales…