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Énergie embarquée

Le thorium en route vers les mers et les usines

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Nucléaire Énergie Thorium

La souplesse d’emploi du thorium ouvre la voie à des applications innovantes, loin des centrales classiques. Des cargos propulsés par des réacteurs miniatures aux usines électro-intensives isolées, cette énergie du futur pourrait transformer nos chaînes logistiques et industrielles.

Le thorium, par sa nature non proliférante, relance un vieux rêve : la propulsion navale nucléaire sûre et exportable. Aujourd’hui, seuls les États dotés de l’arme nucléaire maîtrisent cette technologie, car l’uranium hautement enrichi utilisé dans les réacteurs embarqués pose un risque stratégique important. En changeant de combustible, le thorium pourrait démilitariser la propulsion nucléaire.

Une propulsion nucléaire sans risque militaire

Des projets de navires marchands à propulsion thorium sont à l’étude. Leur logique : embarquer un petit réacteur à sels fondus, encapsulé, sûr, stable et au long cycle de vie. Ce système éviterait le ravitaillement fréquent, réduirait les émissions de CO₂ et garantirait une autonomie énergétique massive, même pour les plus grands porte-conteneurs.

C’est quoi un réacteur à sels fondus ?

Les réacteurs à sels fondus utilisent un mélange de sels liquides (fluorures ou chlorures) comme fluide caloporteur et, parfois, comme support du combustible lui-même (dans le cas du thorium, le combustible est dissous dans les sels). Ce type de réacteur fonctionne à basse pression, est auto-stabilisant et peut atteindre des températures très élevées, idéales pour la cogénération ou la production d’hydrogène.

Mieux encore : un réacteur au thorium étant intrinsèquement plus sûr, sans pression élevée ni besoin de barres de contrôle mobiles, le risque d’accident est bien plus faible, un atout décisif pour les usages mobiles.

L’atome au service des territoires isolés

Au-delà des mers, la technologie thorium se projette dans l’industrie. Son adaptabilité aux petits réacteurs modulaires (SMR) ou aux microréacteurs pourrait en faire une source d’énergie stable pour les sites isolés, dans des zones où le réseau électrique est instable, inexistant ou trop dépendant du charbon.

Les secteurs visés sont l’industrie minière, les raffineries, la production d’hydrogène, ou encore les data centers implantés dans des régions froides et isolées. Là où l’éolien et le solaire restent intermittents, un petit réacteur au thorium pourrait assurer une base énergétique fiable, décarbonée et sans émissions de particules.

On évoque même des usines mobiles, montées sur rails ou sur barges, capables de fournir de l’électricité à la demande pour des projets temporaires ou des interventions d’urgence.

Pourquoi le thorium ne s’emballe pas ?

Contrairement aux réacteurs à eau pressurisée, les réacteurs thorium à sels fondus possèdent un bouchon de sel gelé sous la cuve. En cas de surchauffe, ce bouchon fond, et le combustible est immédiatement drainé dans un réservoir de sécurité, où il se refroidit naturellement. Ce mécanisme passif rend le système hautement résilient aux accidents.

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