Dans une note publiée le jeudi 6 mars, il recense « plus de 1,2 million d’interventions pour impayés mises en œuvre à la demande des fournisseurs d’électricité et de gaz : 937 000 limitations de puissance électrique et 309 000 coupures d’électricité ou de gaz ». La majorité de ces interventions portent sur l’électricité, un phénomène en partie dû au fait que plus d’un ménage sur dix vit dans une passoire thermique, rendant leur consommation plus élevée et leur facture plus difficile à assumer.
La fin de la trêve hivernale, prévue le 31 mars, risque d’aggraver cette situation. En effet, durant cette période de protection, qui s’étend du 1er novembre au 31 mars, les fournisseurs ont l’interdiction de couper l’électricité des clients en situation d’impayés. Mais dès avril, les coupures pourraient s’intensifier, fragilisant encore davantage les ménages déjà en difficulté.
Des factures de plus en plus difficiles à assumer
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L’impact de la hausse des prix de l’énergie est une préoccupation majeure pour les Français. Selon le baromètre annuel du médiateur national de l’énergie, mené en septembre 2024 auprès de plus de 2 000 foyers par l’institut BECOMING, 85 % des ménages considèrent leurs factures d’énergie comme une source d’inquiétude. Face à cette réalité, 75 % déclarent restreindre leur chauffage pour limiter leurs dépenses, et 30 % souffrent du froid dans leur logement, faute de moyens suffisants pour se chauffer correctement.
À cette situation déjà critique s’ajoute un autre facteur d’inquiétude : la future régulation du marché de l’électricité, prévue pour 2026. Cette réforme, qui remplacera l’ARENH, reposera sur un mécanisme davantage indexé sur les prix des marchés de gros plutôt que sur le coût réel de production en France. Une évolution qui pourrait entraîner une hausse moyenne de 19 % des factures, impactant particulièrement les foyers les plus vulnérables, notamment ceux chauffés à l’électricité.