Liberté Actus
qrcode:https://liberte-actus.fr/1385

Cet article est lisible à cette adresse sur le site Liberté Actus :

https://https://liberte-actus.fr/1385

Flachez le qrcode suivant pour retrouver l'article en ligne

F Armstrong Photography/shutterstock
Thorium

La révolution nucléaire silencieuse

Accès abonné
Mise à jour le 6 août 2025
Temps de lecture : 3 minutes

Mots -clé

Nucléaire Énergie Thorium

Longtemps éclipsé par l’uranium, le thorium pourrait bien incarner une nouvelle ère énergétique. Plus abondant, moins dangereux, quasiment inutilisable pour des fins militaires, il attire aujourd’hui l’attention de bien des pays.

À travers une série d’articles, Liberté Actus vous propose de découvrir tous les enjeux et les défis liés à cette révolution silencieuse qui pourrait profondément modifier notre rapport à l’énergie nucléaire et décarbonée.

Un élément discret aux propriétés extraordinaires

Logé dans la sixième période du tableau périodique, le thorium porte le numéro atomique 90. Ce métal lourd, légèrement radioactif, a été identifié en 1828 par le chimiste suédois Jöns Jacob Berzelius, qui lui donna le nom du dieu nordique du tonnerre, Thor.

Le tableau périodique classe tous les éléments chimiques connus en fonction de leur nombre de protons (numéro atomique) et de leurs propriétés chimiques. Des lignes horizontales (périodes) regroupent les éléments selon l’augmentation du numéro atomique tandis que les colonnes verticales regroupent les éléments aux comportements chimiques similaires.

Le thorium (Th, numéro atomique 90) appartient à la famille des actinides, une série spéciale d’éléments lourds, placée souvent sous le tableau principal pour plus de lisibilité.

Contrairement à l’uranium-235, directement fissile, le thorium-232 nécessite une conversion préalable. Lorsqu’il est bombardé de neutrons, il se transforme en uranium-233, capable de soutenir une réaction en chaîne contrôlée. Ce processus lui confère un avantage considérable : sa quasi-inutilité à des fins militaires limite fortement les risques de prolifération nucléaire.

Autre atout majeur, il est trois à quatre fois plus abondant que l’uranium dans la croûte terrestre et présent sur tous les continents. Ses ressources ne sont pas concentrées dans un petit nombre de pays, ce qui en fait un vecteur possible d’indépendance énergétique à l’échelle mondiale.

Une promesse d’énergie décarbonée et maîtrisable

Utilisé dans des réacteurs à sels fondus — où il est dissous dans un liquide circulant à haute température — il offre des perspectives de sûreté : réduction drastique des déchets radioactifs à vie longue, arrêt automatique de la réaction en cas de problème, et suppression du risque d’explosion.

Mieux encore, ces réacteurs sont capables d’ajuster leur production en fonction de la demande, une qualité précieuse pour compléter l’intermittence des énergies renouvelables. À terme, cette technologie pourrait non seulement produire de l’électricité pour le réseau, mais aussi alimenter des navires marchands, des plateformes offshore ou des centres de calcul intensif pour l’intelligence artificielle, le tout avec un très faible impact carbone.

Reste toutefois à résoudre des défis techniques, notamment la résistance aux sels fondus très corrosifs et la mise au point de matériaux capables de durer plusieurs décennies dans des environnements extrêmes.

Message d'abonnement

Ces articles peuvent vous intéresser :

Un exemple supplémentaire Pompes à chaleur, un nouvel échec industriel du gouvernement

Le gouvernement avait lancé à grands renforts de publicité le développement des pompes à chaleur, considérées comme un levier majeur de la transition énergétique. En 2023, les ventes en France avaient fortement progressé, mais le marché s’est retourné en 2024. La demande s’est brutalement contractée, entraînant une sous-utilisation des capacités industrielles et plongeant toute la filière dans le doute.

La nouvelle géopolitique L’électricité, clé de la puissance économique au XXIe siècle

Longtemps dominé par le charbon puis par le pétrole et le pétrodollar, le système mondial bascule vers une ère où l’électricité devient la ressource universelle. La Chine, forte de sa planification entend transformer ce socle physique en levier financier et géopolitique. À l’inverse, les États-Unis, prisonniers du court-termisme peinent à répondre aux défis énergétiques et environnementaux.

Pétrodiplomatie Au Venezuela, une agression impérialiste qui sent le pétrole à plein nez

Sous couvert de « lutte antidrogue », les États-Unis ont détruit un bateau de pêche vénézuélien, déclenchant une vague d’indignation régionale. Derrière cet acte, se dessine une stratégie d’intervention qui vise les immenses réserves pétrolières du pays, alors que la Chine renforce sa coopération énergétique avec Caracas. La CELAC monte au créneau pour défendre la souveraineté régionale.

Soutenez-nous

Faire un don

En 2024, nous avons bâti un journal unique où les analyses se mêlent à l’actualité, où le récit se mêle au reportage, où la culture se mêle aux questions industrielles et internationales. Faites un don pour continuer l’aventure.