La situation pourrait peser lourdement sur les consommateurs européens, déjà éprouvés par des coûts énergétiques en hausse.
Un marché sous pression
Depuis début février 2025, le contrat à terme sur la plateforme TTF aux Pays-Bas – référence pour le marché européen – a bondi de 3,5 %, atteignant 55,31 euros le mégawattheure, soit l’équivalent de 601,5 dollars pour 1.000 mètres cubes. Une hausse brutale qui s’explique principalement par une baisse rapide des stocks de gaz. Selon Observateur Continental, les réserves des stockages français et néerlandais sont désormais inférieures à 50 %, un seuil critique en plein cœur de l’hiver.
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L’Europe se trouve une nouvelle fois confrontée à une fragilité énergétique structurelle, malgré les efforts engagés pour sécuriser ses approvisionnements. Plusieurs éléments viennent aggraver la situation. D’une part, l’arrêt du transit du gaz russe via l’Ukraine depuis le 1ᵉʳ janvier 2025 a limité les livraisons de gaz par gazoduc. D’autre part, les importations de gaz naturel liquéfié (GNL), bien qu’en augmentation, restent soumises aux aléas du marché mondial et aux tensions sur l’offre.
Autre facteur aggravant : les conditions météorologiques particulièrement froides qui frappent le nord-ouest de l’Europe. La demande en gaz explose, notamment pour le chauffage et la production d’électricité, à un moment où la production éolienne est en berne faute de vents suffisants.
Les consommateurs et les entreprises sous tension
La flambée des prix du gaz n’est pas sans conséquences pour les ménages et les industries européennes. Les consommateurs verront inévitablement leur facture s’alourdir, alors que de nombreuses familles peinent déjà à absorber les hausses successives des coûts de l’énergie. Dans certains pays, des mesures de soutien pourraient être envisagées, mais elles restent incertaines.
Du côté des entreprises, la situation est tout aussi préoccupante. Les industries grandes consommatrices d’énergie, comme la métallurgie, la chimie ou la verrerie, alertent sur une perte de compétitivité face à leurs concurrentes américaines ou asiatiques, où le gaz reste plus abordable. Le spectre d’un ralentissement industriel refait surface, ravivant les craintes d’une récession dans certains secteurs.
600 dollars pour 1.000 m³ : le prix du gaz atteint un sommet inédit depuis plus d’un an.
Stocks européens sous pression : en France et aux Pays-Bas, les réserves sont sous la barre des 50 %.
Gaz russe en baisse : l’arrêt du transit via l’Ukraine complique l’approvisionnement.
Industries en alerte : les coûts énergétiques menacent la compétitivité européenne.