En 1828, le chimiste suédois Jöns Jacob Berzelius isole un élément inconnu à partir d’un minerai norvégien, qu’il baptise « thorium » en hommage à Thor, le dieu nordique du tonnerre. Ce métal gris argenté intrigue par ses propriétés : une densité élevée, une stabilité exceptionnelle à haute température et une faible radioactivité naturelle. Pourtant, à l’époque, l’usage énergétique du thorium reste inimaginable. Le monde ne connaît pas encore l’atome, la radioactivité ni la fission nucléaire.
Le thorium, un métal découvert trop tôt ?
Il faut attendre la fin du XIXᵉ siècle pour que le thorium trouve un premier usage : les manchons à gaz incandescents, très prisés pour l’éclairage urbain avant l’électrification massive. Plus tard, dans les années 1930, la découverte de la fission de l’uranium ouvre la voie au nucléaire. Mais curieusement, le thorium est rapidement écarté : moins bien connu, plus difficile à transformer directement en combustible, il cède la place à l’uranium-235 et au plutonium, préférés pour des raisons militaires pendant la Seconde Guerre mondiale.
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