Coincés entre Droite, fachos et écolos intégristes
Progressistes, majoritairement de Gauche, aucun ne se retrouvait dans cette bataille de caricatures entretenue par une Droite et une extrême-Droite qui votent toutes les lois qui détruisent l’environnement. Mais aussi par des intégristes, se réclamant de l’écologie mais ne proposant que des solutions qui épargnent le système, créent de nouveaux privilèges pour les nantis et développent des idéologies sectaires.
Depuis la création en 1989 de CPNT [1], rallié à la droite — et épisodiquement à l’extrême-Droite – seule la Droite faisait mine de s’intéresser au sujet. À Gauche on jugeait qu’il ne s’agissait que d’une thématique secondaire de la politique. Ce qui permettait à toutes les Droites de jouer sur les oppositions factices entre urbains et ruraux. Un certain nombre de personnalités d’EELV [2] — et LFI plus récemment – jouaient du même registre oppositionnel.
Coincés au milieu de cela, celles et ceux qui considèrent que l’homme et la nature peuvent vivre en harmonie à condition d’en avoir la volonté politique, donc d’y mettre les moyens.
Tordre le cou aux clichés
Tranquillement cependant, un collectif d’une centaine de membres s’est mis à travailler à ces questions, faisant appel aux études sociologiques, à des professionnels de l’environnement, chercheurs, agents des Eaux et Forêts, associations environnementales, associations de chasseurs, de pêcheurs…
Ces recherches, qui continuent (et dont nous donnerons de premiers résultats dans de prochaine articles), tordent le cou à un grand nombre de clichés.
Elles permettront au nouveau mouvement de formuler des propositions pour permettre l’accès et le développement des pratiques populaires de chasse et de pêche, héritées de la Révolution française. Mais aussi de proposer des actions de préservation de l’environnement, voire des textes de lois.
Une situation écologique catastrophique
C’est à Saint-Étienne-au-Mont, en compagnie de Brigitte Passebosc, maire et conseillère départementale, que le Mouvement National des Chasseurs et des Pêcheurs Progressistes a déclaré son existence.
Pourquoi cette petite ville côtière du Pas-de-Calais ? Parce qu’elle concentre les problèmes dénoncés depuis longtemps par les associations et les élus : un fleuve côtier pas entretenu dont l’état aggrave les inondations, une eau courante polluée qui interdit la consommation de 60 % des espèces de poissons pêchés, donc des pâtures polluées dans lesquelles vivent des bêtes d’élevage et sauvages elles-mêmes touchées par la pollution… et un État qui attend les catastrophes pour intervenir, mais ne fait toujours rien pour dépolluer.
Pour Alain Dallest et Alain Etienne, animateurs du mouvement [3](4) c’est d’abord là que se situent les problèmes.
En France métropolitaine, 14 % des mammifères, 23 % des amphibiens, 32 % des oiseaux nicheurs, 19 % des poissons et 28 % des crustacés sont menacés de disparition. Ce n’est quand même pas le chasseur ou le pêcheur du coin qui sont la cause de cette extinction.
Si la pollution, toujours pas réellement combattue, cause des ravages, la privatisation des terrains publics de chasse concentre les chasseurs sur des territoires qui se réduisent tandis que des sociétés privées se créent des réserves où on tire les animaux élevés en cage comme à la fête foraine.
Force de vraies propositions
Inondations, pollutions, remise en cause des droits acquis à la Révolution, disparition des espèces… Sur toutes ces questions, les chasseurs et pêcheurs progressistes entendent apporter des solutions, élaborées sur le terrain avec les élus et les associations.
Jean-Marc Tellier, député du Pas-de-Calais et Cathy Apourceau-Poly, sénatrice, ont déjà demandé à rencontrer l’association pour travailler ensemble sur des propositions budgétaires et de lois ; Brigitte Passebosc s’y est déclarée favorable pour le département du Pas-de-Calais. Et, juste avant la rencontre, ses animateurs recevaient le soutien du syndicat CGT de l’ONF [4] et de Fabien Roussel, député du Nord et secrétaire national du PCF.