L’idée lui trottait dans la tête depuis des années. Michel Lefebvre rêvait de rendre à la sidérurgie française ses lettres de noblesse. Il voulait raconter ce que ces hommes et ces femmes — au teint buriné par les années passées dans les laminoirs — avaient accompli. Il ne voulait pas se résigner à voir la France condamnée à l’impuissance, privée d’acier et d’industrie.
Alors il a vu grand. Très grand, même. Il s’est mis en tête de créer, de toutes pièces, une véritable « Cité de l’acier », lieu unique en Europe, mêlant mémoire industrielle, recherche et formation. Nous sommes allés à sa rencontre.
Un rêve de sidérurgiste devenu combat politique
Fils de sidérurgiste, Michel Lefebvre connaît le métier de l’intérieur. Vingt ans à la direction commerciale d’Usinor, avant de devenir dirigeant communiste, maire de Douchy-les-Mines (Nord) et conseiller départemental. Autant dire qu’il en connaît un rayon sur l’acier et la sidérurgie. Depuis le 12 décembre 1978 — « jour funeste de l’annonce de la fermeture d’Usinor à Denain » — il n’a cessé de suivre de près ce qu’il appelle « l’épopée de l’acier ». Mais pour lui les choses sont claires : « Pas question de laisser croire que la…