En signant ce décret le 3 juin au soir, le président américain n’a laissé aucune place à l’ambiguïté : il s’agit de « frapper fort ». Selon la Maison-Blanche, les surtaxes visent à compenser les effets d’une « production mondiale excédentaire » qui tirerait les prix vers le bas, mettant en péril les capacités nationales de production. L’administration Trump espère ainsi atteindre un taux d’utilisation industrielle jugé « viable » pour la défense du pays.
Mais la mesure n’est pas sans conséquences. Les États-Unis dépendent toujours de l’étranger pour environ la moitié de leur acier et aluminium. Et les réactions ne se sont pas fait attendre.
Colère chez les « alliés »
Premier visé, le Canada dénonce une décision « illégale et injustifiée » et entend saisir l’OMC. Ottawa, déjà touché par la précédente salve de droits de douane en mars, réclame une exemption urgente. Même ton d’indignation côté européen : Bruxelles estime que Washington « sape les efforts en cours » pour parvenir à un accord transatlantique. Quant au Mexique, il qualifie la mesure d’« absurde » et alerte sur les risques pour ses exportations — dont 80 % sont destinées aux États-Unis.
Pour beaucoup, ce nouveau tour de vis illustre une stratégie trumpienne bien rodée : mettre la pression maximale pour renforcer le rapport de force avant d’éventuelles négociations. Mais le pari est risqué. Car à trop tirer sur la corde, Donald Trump pourrait provoquer une série de représailles en chaîne, avec à la clé un durcissement général des échanges mondiaux.