Outre la dépendance totale aux importations, Londres s’expose à ne plus produire d’acier primaire à partir de minerai de fer, une première depuis plus d’un siècle.
Une première depuis un siècle
En septembre 2024, Tata Steel fermait son dernier haut fourneau à Port Talbot, au Pays de Galles, après plus d’un siècle de production sans intermittence. Un coup dur pour le secteur. De son côté, British Steel pointe d’abord les droits de douanes américains qui, selon la direction, viennent achever une activité déjà ralentie. Alors que le marché est toujours plus friand d’aciers décarbonés, l’entreprise estime l’investissement pour moderniser ses sites à 1 milliard de livres sterling.
Elle envisageait d’ailleurs de remplacer ses hauts fourneaux de Scunthorpe par des fours à arc électrique dès cette année. Le projet semble maintenant abandonné. Il y a quelques jours, British Steel aurait rejeté une aide gouvernementale de 500 millions de livres, jugeant ce montant insuffisant par rapport aux besoins totaux.
Une décision « dévastatrice » pour les syndicats qui rappellent que « les fermetures à Scunthorpe représenteraient un coup dur pour les communautés qui ont été construites sur l’acier, et où l’industrie soutient encore des milliers d’emplois directement et des milliers d’autres par le biais de vastes chaînes d’approvisionnement. »
En 2013, le Royaume-Uni produisait encore 12 millions de tonnes d’acier par an. En 2023, ce chiffre est tombé sous la barre des 7 millions de tonnes, alors que des pays comme l’Allemagne ou la France – en grande difficulté eux aussi – maintiennent des niveaux bien plus élevés.
Dans les années 1970, le Royaume-Uni comptait encore une quarantaine de hauts fourneaux en activité. Le pays risque de voir disparaître ses dernières fournaises d’acier en 2025.