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Contre les annonces d'Emmanuel Macron et d'ArcelorMittal

L’idée d’une nationalisation se construit

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Mise à jour le 30 mai 2025
Temps de lecture : 5 minutes

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Industrie Sidérurgie ArcelorMittal CGT

Le feuilleton ArcelorMittal est loin d’être terminé. Pourtant, il y a urgence à sauver la sidérurgie française.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes et les syndicats, notamment la CGT, n’ont de cesse de les rappeler : 298 millions d’euros d’aides publiques en 2023, 1,7 milliard de dividendes versés aux actionnaires en 2024, 636 postes qui seront supprimés en France.

À Dunkerque, le secrétaire de la CGT d’ArcelorMittal, Gaëtan Lecocq, n’en peut plus de répéter qu’il faut maintenant des actes. Depuis la manifestation du 1er mai, il était bien sûr parmi les centaines de salariés qui, venus de Dunkerque, Florange, Fos-sur-Mer, Basse-Indre, se sont rendus au siège parisien du groupe pour refuser le PSE. C’était le jour où Emmanuel Macron devait promettre sur TF1 que les sites de Dunkerque et de Fos seraient sauvés mais qu’il n’était pas question de nationaliser.

Le syndicaliste n’a cure des promesses et il le répète devant les congrès de la CGT où il prend invariablement la parole. Le 13 mai, devant la commission d’enquête parlementaire sur les licenciements et la défaillance des pouvoirs publics, il explique le désarroi des syndicalistes lorsqu’ils rencontrent les représentants du ministère. « On nous a traités comme des terroristes en nous demandant si nous avions des fumigènes sur nous ! » dénonce-t-il.

Commission d’enquête parlementaire sur les licenciements

Ce mardi 20 mai, la même commission d’enquête doit auditionner les représentants de la direction d’ArcelorMittal. Celle-ci, dans un communiqué publié le 15 mai, dit confirmer « son intention d’investir 1,2 milliard d’euros à Dunkerque pour se décarboner ». Elle assure que le groupe demeure engagé dans la décarbonation de ses sites industriels en France et « travaille à ce sujet en étroite collaboration avec le gouvernement français, dont le leadership est essentiel dans la défense de l’industrie de l’acier en France et en Europe. »

Estimant que l’entrée en vigueur, le 1er avril dernier, de la révision des mesures de sauvegarde de l’acier est « un premier pas qui va dans la bonne direction », le communiqué d’ArcelorMittal précise que « l’industrie de l’acier a maintenant besoin d’une limitation des importations à 15 % de la demande d’acier, ainsi que d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) efficace qui puisse protéger le secteur (...) ». ArcelorMittal dit que « dans ce contexte », le groupe « reste confiant dans le fait que toutes les conditions seront en place prochainement, après l’été, lui permettant de relancer ainsi son plan européen de décarbonation. »

À Dunkerque, la promesse d’investir dans un premier four électrique pour un montant d’environ 1,2 milliard d’euros ne fait plus le poids auprès de la CGT qui défend l’idée d’une nationalisation.

À Fos-sur-Mer (2 450 salariés sans compter les sous-traitants), Stéphane Martins de Araujo (CGT), réclame lui aussi des actes et note qu’il « n’y a aucun projet de décarbonation pour Fos ». Il rappelle aussi que la construction d’un four électrique prend trois à quatre ans et qu’une décision est urgente pour tenir les objectifs de 2030.

Proposition de la CGT d’AMF Dunkerque

La CGT demeure ferme. Le syndicat d’ArcelorMittal France, à Dunkerque, a travaillé sur un projet avec deux économistes. Titré « Nationaliser les sites français d’ArcelorMittal », il porte sur des propositions que le syndicat résume ainsi dans un préambule :

  • Nationalisation complète des 40 sites français d’ArcelorMittal relevant d’entités différentes d’AMF : Arcelor Méditerranée, Arcelor Tailored Blanks, R&D.
  • Un Coût d’achat que le syndicat estime entre 500 millions et 1 milliard d’euros pour l’État français.
  • Garantie d’une production d’acier brut, dans les usines à chaud, des sites de Dunkerque et de Fos-sur-Mer, pour notre souveraineté
  • Réduction drastique des émissions de CO2 par l’investissement dans des fours électriques et dans un haut-fourneau vert au gaz ou à l’hydrogène (DRI), à hauteur d’1,7 milliard, selon le chiffrage de l’actuelle direction.
  • La protection des 15 000 salariés et de leurs emplois et de leurs savoir-faire sur des sites entretenus ou rénovés.
  • Le soutien à l’industrie par le biais de la commande publique, en lieu et place de subventions accordées actuellement sans contrepartie.
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