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Semi-conducteurs

L’Union européenne aveuglée par la rentabilité

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Mise à jour le 2 août 2024
Temps de lecture : 3 minutes

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Chine Industrie BRICS États-Unis Union européenne Nouvelles technologies

Depuis de nombreuses années, les États-Unis et l’Union européenne ont pour obsession d’empêcher la Chine d’accéder aux techniques de gravures fines des semi-conducteurs et ainsi freiner la progression de son industrie et son avancée sur les technologies de pointe. Un aveuglement qui permet à l’empire du milieu de déployer une production massive dans les puces à gravures matures (plus de 10 nanomètres).

Puce matures ?

Une technologie est dite mature lorsqu’elle est utilisée depuis suffisamment longtemps pour que la plupart de ses défauts et problèmes initiaux aient été supprimés ou réduits par son développement.

L’Union européenne, qui compte actuellement pour moins de 10 % de la production mondiale de puces, tente enfin d’investir dans une production plus massive au travers des lois de type Chips Act [1]. Là où le bât blesse, c’est que l’Union européenne investie prioritairement et principalement dans les techniques de gravures fines (moins de 10 nm). Certes, c’est un aspect important, notamment pour le développement de l’IA (intelligence artificielle) mais il existe de très nombreux secteurs d’activité qui ont besoin de puces gravées moins finement. Or, l’Europe n’est actuellement pas capable de couvrir la moitié de ses propres besoins sur ce type de puces bon marché. L’industrie automobile, pour ne prendre que cet exemple, a besoin en masse de puces disponibles et à bas coût.

Des nœuds matures à faible rentabilité

Une nouvelle fois et les chinois l’ont bien compris, l’Europe est en train de se créer une nouvelle dépendance, faute d’investir correctement. L’erreur des pays européens, c’est de ne pas investir dans la production de puces n’offrant que peu de rentabilité pourtant essentielle. Pendant que l’Europe fait la fine bouche sur ces puces moins complexes et moins rentables, la Chine, elle, déploie d’impressionnantes capacités de production très utiles, notamment pour l’industrie automobile ou de l’électroménager. Ces puces bon marché et sous-estimées par l’Union européenne sont un maillon indispensable de l’économie. Et force est de constater qu’inexorablement, la Chine continue de rattraper ses retards sur les puces ultra-fines et développe dans le même temps une production massive avec pour objectif d’accroître en 2025 de 14 % ses capacités de production. C’est donc toute une chaîne de valeur qui se déploie, des puces matures produites en masse aux puces les plus sophistiquées qui au bout de la chaîne bénéficie d’importants investissements.

Semi-conducteurs en Chine

Les ventes de semi-conducteurs ont bondi de 24,2 % en glissement annuel. L’association de l’industrie des semi-conducteurs (SIA) basée aux USA souligne que la Chine a formé une industrie de traitement des puces matures basée sur l’énorme demande du pays. En cette période, ce sont les produits électroniques tels que les réfrigérateurs, les climatiseurs et les machines à laver qui dopent les ventes d’un vaste marché intérieur.

Notes :

[1Chips Act : nouvel accord qui permet à l’UE d’accélérer la production de ses propres semi-conducteurs. Cet accord, le premier du genre, vise à réduire la dépendance de l’Union européenne envers l’Asie sur le secteur très stratégique des semi-conducteurs. Il prévoit plusieurs dizaines de milliards d’euros de financements publics et privés.

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