Les semi-conducteurs sont devenus un enjeu stratégique majeur, au cœur des tensions économiques et géopolitiques. Alors que les États-Unis et la Chine investissent massivement dans leurs capacités de production, l’Union européenne peine à suivre.
Une réponse européenne inadaptée à la guerre des puces
Le Chips Act européen, doté de 43 milliards d’euros, reste flou dans ses objectifs et mal calibré dans ses priorités. Il privilégie les puces avancées (<10 nm), jugées plus rentables, au détriment des puces matures (28 nm et plus), pourtant essentielles à des secteurs clés comme l’automobile ou l’électronique grand public.
Cette stratégie désalignée expose l’Europe à une double dépendance. D’un côté, elle reste tributaire des États-Unis pour les technologies de pointe, les logiciels de conception et les brevets critiques. De l’autre, elle devient vulnérable à la montée en puissance asiatique sur les puces matures, un segment que l’UE a négligé. Résultat : en 2022-2023, l’industrie automobile allemande a dû…