Liberté Actus
qrcode:https://liberte-actus.fr/1591

Cet article est lisible à cette adresse sur le site Liberté Actus :

https://https://liberte-actus.fr/1591

Flachez le qrcode suivant pour retrouver l'article en ligne

IM Imagery/shutterstock
Industrie mondiale

L’Europe entre dépendances et retards sur les semi-conducteurs

Accès abonné
Mise à jour le 25 juillet 2025
Temps de lecture : 3 minutes

Mots -clé

Union européenne Nouvelles technologies

Malgré ses ambitions affichées, l’Union européenne reste à la traîne dans la course mondiale aux semi-conducteurs. Prisonnière d’une logique de rentabilité à court terme, elle accumule les retards industriels et creuse sa double dépendance vis-à-vis des États-Unis pour les puces avancées et de la Chine pour les puces matures.

Les semi-conducteurs sont devenus un enjeu stratégique majeur, au cœur des tensions économiques et géopolitiques. Alors que les États-Unis et la Chine investissent massivement dans leurs capacités de production, l’Union européenne peine à suivre.

Une réponse européenne inadaptée à la guerre des puces

Le Chips Act européen, doté de 43 milliards d’euros, reste flou dans ses objectifs et mal calibré dans ses priorités. Il privilégie les puces avancées (<10 nm), jugées plus rentables, au détriment des puces matures (28 nm et plus), pourtant essentielles à des secteurs clés comme l’automobile ou l’électronique grand public.

Cette stratégie désalignée expose l’Europe à une double dépendance. D’un côté, elle reste tributaire des États-Unis pour les technologies de pointe, les logiciels de conception et les brevets critiques. De l’autre, elle devient vulnérable à la montée en puissance asiatique sur les puces matures, un segment que l’UE a négligé. Résultat : en 2022-2023, l’industrie automobile allemande a dû ralentir sa production faute de composants, révélant l’ampleur de la fragilité européenne.

Une souveraineté industrielle en péril

Malgré la présence d’acteurs majeurs comme ASML ou STMicroelectronics, l’Europe ne dispose d’aucune fonderie capable de rivaliser avec les géants américains ou asiatiques. Les États membres agissent en ordre dispersé : l’Allemagne soutient Intel, la France mise sur STMicro, sans stratégie commune. Les ambitions de produire 20 % des semi-conducteurs mondiaux d’ici à 2030 semblent irréalistes, alors que la part actuelle de l’UE reste inférieure à 10 %.

Face à ces limites, la Commission européenne a récemment évoqué un « Chips Act 2.0 », censé corriger les lacunes du premier plan. Mais faute de financements supplémentaires et de coordination renforcée, cette initiative confirme surtout l’absence d’une stratégie industrielle à la hauteur des enjeux géopolitiques et technologiques.

Dépendance croissante

  • Moins de 10 % de la production mondiale de semi-conducteurs est européenne.
  • L’UE ne couvre pas la moitié de ses besoins en puces matures.
  • 12 % du PIB européen dépend de l’industrie automobile, fortement exposée.

Objectifs contre réalité :

  • Objectif 2030 : 20 % de la production mondiale.
  • Aucune usine de pointe opérationnelle à ce jour.
  • Chips Act : 43 milliards € mais sans recentrage stratégique clair.
  • Chips Act 2.0 : annoncé sans vision ni moyens nouveaux.
Message d'abonnement

Ces articles peuvent vous intéresser :

Au Parlement européen Ursula von der Leyen fragilisée après deux motions de censure

Le 9 octobre dernier, alors que l’actualité était déjà saturée de majorités instables et de censures, se jouait au Parlement européen la potentielle censure d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Si les deux motions de censure déposées distinctement par l’extrême droite et La Gauche ont largement été rejetées, la majorité d’Ursula von der Leyen semble toujours plus fragile.

Soutenez-nous

Faire un don

En 2024, nous avons bâti un journal unique où les analyses se mêlent à l’actualité, où le récit se mêle au reportage, où la culture se mêle aux questions industrielles et internationales. Faites un don pour continuer l’aventure.