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La fin d’un mauvais feuilleton

EDF reprend enfin la branche nucléaire de General Electric

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Mise à jour le 5 juillet 2024
Temps de lecture : 3 minutes

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Industrie Nucléaire Environnement EDF Alstom

C’est officiel ! La branche nucléaire de General Electric est reprise par EDF, après des années de déboires et de licenciements. C’est donc à nouveau sous pavillon français que seront fabriquées les turbines Arabelle, qui équipent près de 50% du parc nucléaire mondial installé, dont la totalité du parc français.

La CGT n’a pas manqué de rappeler que « ce retour sous le pavillon national des technologies clés et des savoir-faire de la turbine Arabelle est à mettre à l’acquis de la mobilisation des salariés ». Et d’ajouter qu’ils ont pris connaissance de l’officialisation du rachat par voie de presse.

Un soulagement pour les salariés

C’est dans un entretien accordé aux titres du groupe EBRA qu’Emmanuel Macron a annoncé la nouvelle. Ventant des accords qui « assurent la pérennité de cette activité », il se réjouit du retour d’une « véritable fierté française ». Par là, il met à nouveau sous le tapis sa responsabilité dans la vente d’Alstom à General Electric lorsqu’il était en poste à Bercy, dix ans plus tôt.

Les quelque 3300 salariés qui rejoignent l’énergéticien français seront accueillis dans une nouvelle filiale, nommée Arabelle Solutions pour l’occasion. C’est un soulagement pour les travailleurs concernés, laissés dans l’incertitude après l’opération de rachat ratée le 1er décembre 2023.

Pour aller plus loin : Les salariés de General Electric ont hâte de repasser sous pavillon français

Ces dernières années, les plans de restructuration se sont succédé sous la houlette de General Electric. Il semblait inconcevable que cette situation perdure, au vu des ambitions placées dans la filière nucléaire pour répondre aux enjeux industriels et environnementaux. D’après la CGT, le secteur doit nécessairement recruter – et former – quelque 100 000 salariés dans les prochaines années au travers des centaines d’entreprises concernées.

Après les réjouissances, les interrogations

Composant essentiel des EPR, des EPR2 et des petits réacteurs SMR, les turbines Arabelle sont au centre des promesses de décarbonation, mais aussi des coopérations nécessaires avec les pays du Sud. Conscient de cet enjeu, le syndicat exige d’ores et déjà que « soit établi un diagnostic industriel sur l’ensemble de la chaîne de valeur ». Cela devrait appuyer l’urgence d’investir dans des outils de travail décrits comme vieillissants, et de relocaliser toute la chaîne de production en France. Il est toujours envisagé de produire en Inde la turbine des futurs réacteurs SMR.

Reste également posée la question de Rosatom. Le groupe russe n’est autre que le principal client de ces turbines et se trouve engagé sur plusieurs chantiers nucléaires ; en Hongrie, en Égypte et en Turquie. Le groupe EDF reprend ces commandes, bien que les États-Unis souhaiteraient y ajouter leur grain de sel par le biais de sanctions.

Sur le sujet, la CFE-CGC et la CGT affirmaient il y a quelques semaines dans un communiqué commun que « ni les salariés français, ni les populations de ces pays n’ont intérêt à ce qu’une situation de blocage perdure » et « qu’il faut pouvoir garantir à ces pays la livraison de leurs centrales, si nécessaire à leur développement et à la transition énergétique mondiale ».

Le retour sous pavillon français pourrait débloquer la situation. C’est en tout cas ce qu’espèrent les salariés.

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