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worldsteel - CC BY-ND 2.0
Acier

US Steel passe sous pavillon japonais

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Mise à jour le 4 juillet 2025
Temps de lecture : 2 minutes

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Industrie Sidérurgie États-Unis Japon

Le rachat est désormais officiel. Nippon Steel a finalisé l’acquisition de US Steel pour 14,9 milliards de dollars, malgré l’hostilité d’une partie de la classe politique américaine, de Donald Trump à Joe Biden, et la farouche opposition du syndicat USW. Cette opération historique acte la prise de contrôle par un groupe japonais d’un pilier de l’industrie américaine, né en 1901, symbole du capitalisme industriel du XXe siècle.

Si la direction de US Steel défend une décision « stratégique » pour faire face à la concurrence mondiale, le contraste est frappant : la sidérurgie américaine, dopée par l’Inflation Reduction Act de Joe Biden, se vend, tandis que d’autres pays protègent et renforcent leurs fleurons. Nippon Steel deviendrait ainsi le troisième producteur mondial, loin derrière le géant chinois China Baowu, mais désormais solidement implanté en Amérique du Nord.

Cette acquisition n’est pas qu’une affaire financière. Elle révèle la fébrilité industrielle des États-Unis, incapables de consolider un champion national face à la pression des actionnaires. Elle illustre aussi la nouvelle géographie de l’acier mondial, dominée par l’Asie, où six des dix plus grands producteurs sont chinois et où l’État pilote la consolidation.

Dans un secteur stratégique pour l’automobile, l’armement ou la transition énergétique, la perte de contrôle de US Steel pose la question de la souveraineté industrielle. Le Japon, partenaire de Washington, n’est pas la Chine – mais la logique de rente qui pousse à la vente reste la même. Wall Street gagne, l’industrie recule.

L’histoire retiendra peut-être ce moment comme un tournant : celui où la plus vieille puissance industrielle du monde a dû laisser partir l’un de ses derniers géants, au nom de la « valeur pour l’actionnaire », dans un monde où d’autres bâtissent leur puissance sur l’acier.

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