Depuis des mois, les syndicats – CGT en tête – ont prévenu : morceler, c’est affaiblir. Une entreprise ferroviaire ne fonctionne pas comme une PME du rail qui gère son petit périmètre. Elle repose sur un réseau intégré, des compétences mutualisées, des roulements et des moyens partagés. Cette cohérence est menacée par l’éclatement à la sauce européenne.
L’intégration sacrifiée au profit du profit privé
« On ne parle pas par dogmatisme, rappelle la CGT. Regardez les Anglais : ils font marche arrière après des décennies de casse. Les Allemands galèrent. Les Belges, eux, résistent à Bruxelles pour continuer d’attribuer directement à leur opérateur public ». Pendant que la région PACA fait le pari du dumping social et du ferroviaire « à la tête du client », ailleurs, on découvre les limites d’une concurrence qui dégrade la qualité et épuise les personnels.
À Marseille comme à Toulon, ils étaient des centaines ce lundi pour répéter leur refus d’une politique qui privatise une ligne à coup d’argent public : 800 millions d’euros pour dix ans versés à Transdev. Un jackpot sans réinvestissement garanti pour l’intérêt collectif.
Pour les agents, la menace est double : explosion des charges de travail, incertitudes sur l’avenir et la qualité du service. Le choix de PACA est celui d’une fragmentation libérale, avec à la clef le risque de voir disparaître la capacité d’un service public national à répondre aux besoins de la population.
Les cheminots réaffirment massivement qu’on n’améliore pas un réseau fatigué en créant un marché du rail. On investit, on renforce le public, on répare les voies, on embauche. Plutôt qu’une illusion concurrentielle, il faut un grand plan public pour le ferroviaire, réellement au service de tous.