Le 24 septembre, la Cour d’appel de Paris a condamné le groupe pharmaceutique à verser 150 millions d’euros de dommages et intérêts à l’Assurance maladie pour avoir avantagé l’anticoagulant Plavix en dénigrant ses génériques concurrents, moins onéreux, auprès des médecins et pharmaciens. C’était le premier poste de remboursement de l’Assurance maladie en France : 625 millions d’euros en 2008, avant les faits reprochés.
Quelques jours plus tard, lundi, on apprend que la Commission européenne suspecte Sanofi d’abuser de sa position dominante sur le marché pour favoriser son vaccin contre la grippe saisonnière. D’où des inspections dans ses locaux en France et en Allemagne.
Ces pratiques ont pour conséquence des remboursements de médicaments plus élevés que si les génériques étaient prescrits aux assurés. Ce qui a généré davantage de dépenses pour l’Assurance maladie.
Un coût lourd pour la collectivité
Pour bien mesurer la sensibilité de ces affaires, il faut savoir que les coûts de remboursement des médicaments représentent 12 % du budget de l’Assurance maladie (25 milliards d’euros en 2023). Ces dépenses, financées essentiellement par le travail, n’ont pas pour vocation d’enrichir des groupes pharmaceutiques.
La domination de quelques monopoles privés sur la production et la recherche de médicaments pèse lourdement sur le financement de la santé. En effet, selon la Cour des comptes, les médicaments génériques représentent moins de 30 % du marché pharmaceutique en France.
Il y a bien un sujet sur les prix des médicaments, et non pas seulement sur la consommation « excessive » des Français, comme c’est dit dans le débat public.
Évidemment, nombre de médicaments sont actuellement sous brevet ou n’ont pas de concurrents génériques. Le cœur du problème est ici : dans les intérêts capitalistes des industries pharmaceutiques, au-delà des fraudes que la justice peut condamner après coup.
Si l’on veut agir sur les prix des médicaments, la nationalisation de Sanofi sera plus efficace que les investigations.