Pour les ouvriers, les techniciens et les ingénieurs, c’est un savoir-faire unique qui risque de s’éteindre si une liquidation judiciaire était décidée.
Une désindustrialisation programmée
Depuis des années, la part de l’industrie manufacturière dans le PIB français ne cesse de reculer. Elle atteint aujourd’hui à peine 10 %, loin de l’objectif de 15 % fixé pour 2035. Ce déclin est le fruit de politiques libérales qui ont favorisé le libre-échange, la dérégulation et la réduction du rôle de l’État dans l’économie.
Mécanuméric illustre cette impasse. En investissant 13 millions d’euros dans de nouveaux locaux, l’entreprise espérait renforcer sa compétitivité. Mais face aux difficultés, ni les banques ni Bpifrance n’ont envisagé de rééchelonner sa dette et ses dirigeants escomptent obtenir des délais en ce sens. L’entreprise se retrouve étranglée, malgré un carnet de commandes en négociation qui pourrait atteindre 70 millions d’euros.
Une Europe sous influence américaine
Le contexte international n’arrange rien. L’Union européenne, affaiblie par des années d’austérité, se soumet de plus en plus aux injonctions des États-Unis au lieu de chercher de nouvelles coopérations. Washington impose des taxes douanières élevées sur les exportations européennes et pousse à des achats obligatoires de gaz ou d’armements américains. Résultat : les industriels français, comme Mécanuméric, subissent une double peine.
La guerre en Ukraine a aussi fait exploser les prix de l’énergie, réduisant la compétitivité des entreprises. Et les retards dans les commandes publiques, notamment dans la défense, aggravent encore la situation.
Une autre voie est possible
Le cas de Mécanuméric n’est pas une fatalité. Il révèle les limites d’un modèle économique dominé par le capitalisme financier et désormais soumis aux intérêts américains par capitulation de l’Union européenne. Mais il montre aussi qu’une alternative existe : celle d’un État à transformer pour servir le monde du travail, capable d’investir, de protéger et de planifier.
Pour les salariés d’Albi, pour les territoires industriels et pour l’avenir productif de la France, le choix est clair : continuer à subir ou reprendre la main en s’engageant dans les luttes pour une alternative politique soutenant notre industrie.