Après une période difficile durant la période Covid, les affaires étaient reparties de plus belle. Son actuel carnet de commandes atteint 4,7 milliards d’euros et le chiffre d’affaires 2024 a atteint 397 millions d’euros. C’est ce moment d’embellie qui est choisi par la direction pour évoquer un possible rachat par un groupe indien.
Le patron doit rendre des comptes !
L’affaire dépasse l’entreprise de la seconde ville du Lot (9.000 habitants) et de l’agglomération du grand-Figeac (43.000 hab.) ainsi que des 1.300 salariés de l’usine lotoise. Elle inquiète aussi les quelque 3.600 salariés de ses 14 filiales, dont 7 implantées en France et 7 en Europe, Afrique du Nord, Turquie, Mexique et USA.
« Des rumeurs » commente Jean-Claude Maillard, le PDG de l’entreprise travaillant pour l’Aérospatiale et la Défense. Il confirme cependant des « discussions préliminaires avec un potentiel acquéreur ». Et dans le milieu, tout le monde pense à l’équipementier indien Mahindra & Mahindra, un groupe de 35.000 salariés sévissant dans l’automobile, les scooters Peugeot, les tracteurs agricoles et l’aéronautique.
Ce n’est pas la transparence qui règne dans cette entreprise pourtant associée au secteur de la Défense nationale.
La CGT du groupe le fait remarquer en rappelant qu’elle relève d’un secteur essentiel pour la souveraineté de la France. « Après des années de sacrifice des salariés, des aides publiques et des restructurations, il est inacceptable que notre entreprise soit bradée à un quelconque investisseur dont les intentions restent floues ».
Le syndicat demande des garanties, notamment à l’État pour garantir l’emploi et la tenue d’un comité de groupe extraordinaire. Il exige une véritable communication pour clarifier les intentions et éviter toute spéculation qui nuirait aux salariés et l’entreprise.
La finance avant l’emploi
Des propositions soutenues par la fédération du Lot du PCF et sa section locale dont son responsable, Michel Dauba note que « la boîte, après la période difficile suivant le Covid, semblait bien avoir repris du poil de la bête – charges et finances – au point de tenter de réembaucher les contractuels licenciés. Reste peut-être une opération financière – ajoute le responsable communiste –, le patron étant réputé pour ça : il avait déjà cédé une part importante de ses parts, mais restait maître de la boîte, sans majorité au capital ».
Il semble en effet que le patron de 68 ans soit plus à l’aise pour gagner de l’argent que pour dialoguer. Il y a quelques jours encore, l’entreprise était secouée par un mouvement social, le patron bloquant les négociations annuelles obligatoires (NAO) en rejetant les propositions d’augmentation salariales de 3 % de la CGT (47,60 % des salariés) et de FO (17,20 %).
Dans ce combat, les syndicats minoritaires CFDT et CFE-CGC ont soutenu la direction malgré les récents engagements du patron à ses actionnaires « d’accompagner la hausse des cadences de production ». Un discours, une attitude autoritaire et des tractations secrètes qui ont fait bondir l’action de 10 %.
La mobilisation pour la dignité, pour les salaires, pour l’emploi et le maintien des productions est plus que jamais de rigueur. C’est ce que rappellera Fabien Roussel à Figeac, lundi 17 mars à 18 h 30 à la salle Balène au cours de la rencontre justement intitulée « La France a besoin d’une nouvelle politique d’industrialisation ».