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À Chalon-sur-Saône

Les salariés de Verallia inquiets sur les intentions du Brésilien BWGI

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Industrie Emploi

Les salariés de l’entreprise verrière Verallia, à Chalon-sur-Saône, sont inquiets depuis que l’actionnaire brésilien BWGI a annoncé son intention de prendre le contrôle.

Que se passe-t-il chez Verallia ? En février, les salariés des 7 groupes de production avaient lancé un appel à la grève pour une augmentation salariale « décente ». Alors que les actionnaires voyaient une augmentation de 61 % des dividendes qui leur sont reversés (205 millions d’euros), la direction proposait une progression salariale de 0,5 % sur trois ans à partir d’avril pour finalement négocier sur 1 %.

Lancement d’une OPA

Mais un rebondissement vient bouleverser l’actualité sociale du premier producteur européen d’emballages en verre. Il a pour terrain la plus grande usine de France, celle de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire, en région Bourgogne-Franche-Comté) qui fabrique essentiellement des bouteilles de champagne. L’actionnaire principal, le groupe brésilien BWGI (28,8 % des parts) annonce vouloir lancer une offre publique d’achat (OPA) sur cette ancienne filiale du groupe Saint-Gobain. BWGI, qui prendrait ainsi le contrôle de l’entreprise, appartient à une des plus anciennes familles brésiliennes de la finance, la famille Moreira Salles qui contrôle la banque Itaú Unibanco.

Chez les 450 salariés du site de Chalon-sur-Saône, on s’inquiète des conséquences qu’une telle opération pourrait avoir sur l’emploi. Un précédent rachat par le fonds d’investissement américain Apollo, en 2015, s’était soldé par un plan de sauvegarde de l’emploi, ce si mal nommé pour désigner un plan de licenciements.

À la CGT, on s’inquiète par ailleurs sur la tournure que pourrait prendre le dialogue social. Dans l’actuel contexte des négociations salariales, il y a en effet de quoi se poser des questions. Chez les élus politiques, on s’interroge également. C’est le cas de Sébastien Martin. Président (LR) de la communauté d’agglomération du Grand Chalon, il rappelle que l’entreprise a une histoire centenaire (le site date de 1912) et qu’elle doit être en mesure de « s’inscrire dans la durée en France et dans un territoire attaché à son industrie […]. »

Quid des investissements ?

À ce moment des discussions, BWGI aurait promis de garder le siège social en France, ainsi que le management de Chalon et de la direction parisienne. Reste à savoir si Verallia restera cotée en bourse et ce qu’il va advenir des projets d’investissement. Le Brésilien ne s’est pour l’instant pas prononcé sur les chiffres. Or, rappelle la CGT, les fours ont été récemment modernisés pour un montant de 65 millions d’euros. Le syndicat craint que BWGI préfère poursuivre les investissements au Brésil où Verallia est implanté.

Voilà un scénario noir qui en rappelle d’autres (on pense à la sidérurgie et à ArcelorMittal). Avec la question de la souveraineté de la France sur son industrie.

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