En Europe, l’usine d’Amiens est la seule à produire de la lysine, un acide aminé essentiel de l’alimentation des animaux d’élevage, par un procédé de fermentation industrielle. L’enjeu était donc de taille. Cela va sans dire que l’arrêt de cette production aurait été difficile à justifier pour le gouvernement. Le groupe Avril se porte seul candidat à la reprise du site, tandis que deux offres ont été déposées pour l’usine mosellane.
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Des pistes concrètes, enfin !
Il est question d’une reprise à la découpe, puisque l’offre du groupe Avril ne concerne que l’activité du site d’Amiens, ainsi que quelques activités de recherche-et-développement. Le montage concernerait 304 salariés, avec une participation à hauteur de 45 % de Bpifrance (Banque publique d’investissement) pour le compte de l’État. Si les doutes se dissipent petit à petit quant à l’avenir de cette production, il aura fallu attendre jusqu’à la date limite de dépôt des offres pour voir le groupe Avril se manifester ; bien qu’il avait fait part de son intérêt quelques semaines auparavant.
Restent néanmoins des conditions « suspensives » à la reprise du site, qui devraient être levées d’ici au 1ᵉʳ juillet, date à laquelle le tribunal de commerce de Paris rendra son verdict. Avril indique notamment que « l’opération reste conditionnée à la finalisation des procédures de dérogation ou d’autorisation des autorités de concurrence compétentes » en conclusion d’un communiqué de presse. Les syndicats restent donc vigilants, et n’entendent pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
Avec ses 69 sites industriels à travers le monde et ses plus de 7 500 salariés, Avril est un mastodonte français de l’agroalimentaire. Spécialisé dans les huiles (Puget et Lesieur) et dans l’alimentation des animaux d’élevage, l’entreprise présente au moins l’avantage de porter un projet industriel en lien avec les activités de MetEx.
Du côté de Carling, les nouvelles semblent moins positives. Si deux offres avaient été déposées, c’est celle de l’industriel belge Maash qui est examinée. Elle se limite à la reprise immédiate de 10 salariés, laissant 36 salariés sur le carreau. Une décision du tribunal est attendue pour le 25 juin.