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Incendie à la cokerie d'ArcelorMittal Grande-Synthe

« Ils nous font crever ! » accuse la CGT

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Mise à jour le 29 janvier 2025
Temps de lecture : 3 minutes

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Industrie Sidérurgie ArcelorMittal CGT

Il était 13h00, ce vendredi 3 janvier, quand un incendie s’est déclaré dans la cokerie d’ArcelorMittal à Grande-Synthe (près de Dunkerque).

Le feu a démarré sur une bande transporteuse qui alimente la cokerie en charbon pour produire du coke. Il se serait ensuite propagé dans les silos. Les salariés présents ont été évacués et aucun blessé n’est à déplorer. Les pompiers du site sont rapidement intervenus et ont été rejoints par des collègues des casernes locales. A 17 heures, l’incendie était sous contrôle.

Gaëtan Lococq, secrétaire du syndicat CGT d’ArcelorMittal Dunkerque déplore une fois de plus la politique d’abandon du site et les graves conséquences qu’il faut craindre.

S’il n’y a pas eu de blessés, explique-t-il, c’est grâce à l’intervention, dans les 10 minutes, des pompiers du service incendie du site. Or, poursuit-il, « il y a sept ans, la direction voulait supprimer ce service de huit personnes. Ce dernier et la CGT s’étaient alors mobilisés pour son maintien. » Ils ont fort heureusement obtenu gain de cause. Cet incendie massif n’est pas le premier. Il y a trois ans, le site a vécu l’explosion d’une dégoudronneuse. Et il y a 1,5 an, c’était l’incendie du haut-fourneau numéro 4.

Le poumon du site

« La cokerie (300 salariés sur un effectif total de 3200) est le poumon de cette usine sidérurgique qui a une emprise de 4 kilomètres sur 8. Elle alimente les autres points stratégiques que sont les hauts-fourneaux, l’aciérie, le train continue à chaud mais aussi, à l’extérieur, l’usine DK6 qui transforme le gaz en électricité et le réseau de chaleur de Dunkerque. En clair, si la cokerie tousse, c’est l’ensemble du site qui tousse, voire davantage. »

Une fois encore, Gaëtan Lecocq ne peut cacher sa colère et son dépit. « Il n’y a plus de budget pour la maintenance. Ainsi, dans le cas d’aujourd’hui, la matière s’est accumulée sous la bande transporteuse et, par l’effet de frottement et de la présence du charbon, elle s’est enflammée et a provoqué l’incendie. D’autre part, c’est un élu CGT qui a pris l’initiative d’arrêter l’installation contre l’avis de la direction. »

Rien, finalement, d’étonnant dans cet événement. « Ils nous font crever ! » dénonce le syndicaliste. « Malgré nos alertes, les investissements indispensables ne sont pas réalisés et, par ailleurs, il n’y a plus de chefs qui osent prendre des décisions. »

Si le chef du département cokerie se voulait rassurant ce vendredi soir, Gaëtan Lecocq estime que l’incendie ne sera pas sans impact. Selon lui, s’il est impossible de mettre la cokerie à l’arrêt sans que cela cause des dommages importants, il y a de très fortes chances pour qu’elle tourne au ralenti dans les prochaines semaines. Cela aura donc des répercussions sur l’ensemble de la production à moins de mettre en service une autre bande transporteuse.

En tout cas, cela ne peut que raviver les craintes du personnel et de la CGT sur l’avenir d’ArcelorMittal à Dunkerque. « Si le site ferme, dit encore Gaëtan Lecocq, ce sera un tsunami industriel. Le site emploie 3200 salariés en CDI, 6000 sous-traitants et génère dans le Dunkerquois 20 à 30 000 emplois. De très nombreux secteurs seraient touchés. » Pour lui, la CGT ne peut être soupçonnée de se faire un film. Tout ce qu’elle prédit se réalise malheureusement.

« Il est grand temps, conclut-il, que les politiques s’emparent du dossier. »

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