Le constat est clair. Le réseau ferré souffre d’un sous-investissement chronique. Les voies vieillissent, les fermetures se multiplient, la sécurité se dégrade. Et pendant que les cheminots se voient imposer une productivité toujours plus élevée dans un contexte de réduction des effectifs, l’État se désengage.
Depuis 2014, l’autofinancement du système s’est imposé comme dogme, avec une part croissante des bénéfices de la SNCF affectée à un fonds de concours. Résultat : une politique qui fait peser le financement du rail sur les billets et les péages, et qui condamne la régénération du réseau à des bouts de chandelle.
Des milliards disponibles, mais mal fléchés
Pourtant, l’argent existe. Encore faudrait-il le mobiliser à bon escient. La CGT propose notamment de renationaliser les autoroutes, dont les sociétés concessionnaires ont versé 4,1 milliards d’euros de dividendes en 2023. Elle suggère également d’affecter une part de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), dont le montant atteint plus de 32 milliards d’euros par an, au financement du rail, au nom de la justice climatique. L’élargissement du versement mobilité additionnel à l’ensemble du…