Dans le Lot, le Parti communiste s’insurge à son tour contre ces retards de la modernisation de la ligne POLT [1] et de ses trains qui sont "une atteinte au droit à la mobilité".
Dans un communiqué adressé à la presse, les communistes lotois indiquent : "avoir appris avec stupéfaction l’annonce du constructeur espagnol CAF de reporter le calendrier opérationnel de livraison des nouvelles rames en 2027. Un mépris pour nos territoires ruraux, mais surtout la démonstration de la faillite de l’État en matière de droit aux mobilités pour tous".
Considérant que les citoyens lotois ne sont pas des "citoyens de seconde zone", ils rappellent « la nécessité du train pour les déplacements des étudiants, des travailleurs, des retraités et son intérêt écologique pour répondre au défi climatique. "
Le ferroviaire est un élément de l’aménagement du territoire et du désenclavement. C’est enfin « un atout pour l’industrie française, en termes d’emplois, d’innovation et de performance », déclare Jean-Christophe Vialaret, secrétaire fédéral du PCF.
Le Centre de la France sacrifié aux intérêts privés
Retards à répétition, dessertes insuffisantes, prix élevés, gares déshumanisées, la liste des doléances est longue pour les communistes du Lot qui pointent un manque d’investissement dans les infrastructures et un désintérêt pour le fret commercial.
Le nord du Lot, comme le sud du Limousin, sont particulièrement victimes des désengagements de l’état en matière de transports collectifs. Lancée il y a une quinzaine d’années, la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Lille-Limoges qui mettait ces régions à 5 h 30 du Nord-Pas-de-Calais, a été abandonnée ces dernières années pour privilégier la ligne privatisée Paris-Tours-Bordeaux, isolant un peu plus le centre de la France.
Une opération déficitaire pour la SNCF qui acquitte des droits de péage exorbitants pour emprunter la voie ferrée sud Europe Atlantique (SEA). Mais des dizaines de millions tombent désormais dans l’escarcelle du groupe Vinci, de la Caisse des dépôts et des autres actionnaires de l’entreprise privée Lisea.
Investissements en berne et dégradation du service public
"Depuis 2013 et le 4ᵉ paquet ferroviaire, l’Union européenne oblige l’ensemble des pays à ouvrir à la concurrence leurs services ferroviaires. Tous les pays qui l’ont mis en œuvre, que ce soit l’Angleterre, l’Allemagne ou l’Italie, font face à de grandes difficultés », rappelle Marie Piqué, vice-présidente communiste du conseil régional d’Occitanie.
Dans cette situation, comme l’a récemment affirmé Léon Deffontaines, tête de liste du PCF aux élections européennes : « Il y a urgence à revenir à des logiques de services publics, qui ont fait de la SNCF un exemple à suivre partout dans le monde. Des investissements massifs sont nécessaires pour rendre les lignes existantes plus performantes ou pour en créer de nouvelles ».