Les potentiels repreneurs avaient jusqu’au 3 juillet dernier pour déposer leurs offres. La décision rendue est un coup de grâce pour les 110 salariés de l’entreprise qui voit ses effectifs fondre depuis une douzaine d’années au fil des plans de reprise ; c’est la liquidation dure qui est décidée.
Des offres pas au niveau
Deux offres ont été émises. Toutes deux portaient un virage stratégique visant à réorienter l’entreprise vers une activité plus logistique qu’industrielle.
La première, du groupe Cochez, basé à Valenciennes (Nord), proposait de conserver 15 emplois sur les 110 actuels. Pour justifier cela, le groupe proposait tout bonnement d’abandonner « l’activité industrielle, [en] se focalisant sur une activité de négoce et le reconditionnement de chariots » comme l’indiquait à l’AFP Christophe Gillmé, l’administrateur judiciaire.
Notons que c’est ce même groupe Cochez qui possédait jusqu’ici l’entreprise, après l’avoir rachetée le 22 mars 2022.
La seconde offre provenait également d’un ancien propriétaire de l’entreprise, la société Skade Management de Stéphane Dedieu. Dans une logique similaire, la proposition était de développer une activité de négoce, mais de préserver aussi une activité industrielle, ce qui permettrait de conserver 42 emplois sur 110. C’est ce même Stéphane Dedieu qui avait revendu Caddie en 2022 au groupe Cochez, par le biais d’aides publiques. Il était tout de même resté actionnaire minoritaire et se prévalait cette fois d’un appui de l’Italien Bertoldi et du Chinois Arcnode.
Le CSE comptait donner un avis favorable à cette seconde offre qui, bien que largement insuffisante, préservait davantage d’emplois et préservait une démarche industrielle.
Deux offres avortées
Bien que largement « perfectibles » et négatives socialement, ces deux offres avaient le mérite de laisser ouvertes des perspectives pour les salariés. Un espoir qui s’est éteint au terme d’une heure d’audience. Dès 11 h, le procureur indiquait ne pas avoir accepté que le groupe Cochez présente son offre ; mais aussi que le groupe de M. Dedieu n’avait pas présenté de conditions suspensives. En somme, il n’a pas présenté d’offre non plus.
Sans proposition de reprise à étudier, le tribunal a décrété la cessation totale d’activité de Caddie.
Il s’agissait de la quatrième procédure de redressement judiciaire en douze ans pour Caddie. Depuis lors, les dettes s’accumulaient, et aucun repreneur n’avait engagé de démarche industrielle, comme en témoignent les deux offres avortées de cette année. Les syndicats pointaient pourtant depuis longtemps la nécessité d’offrir une démarche industrielle à cette entreprise historique.