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Entre souveraineté et créanciers

Atos s’enfonce dans la crise

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Mise à jour le 24 octobre 2024
Temps de lecture : 3 minutes

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Industrie Finance Numérique

Les nouvelles ne sont pas bonnes pour Atos. Le grand groupe français des services numériques s’enfonce dans la crise. Plutôt méconnue du grand public jusqu’ici, l’entreprise est l’un des grands fleurons du pays.

Atos, c’est près de 100 000 salariés dans le monde dont 10 000 en France, des clients de taille tels que l’État français, le Comité international olympique, EDF ou d’autres groupes internationaux comme Accor (premier groupe hôtelier d’Europe).

Une situation critique

Atos remplit de nombreuses missions, et non des moindres, comme la gestion des données de santé, le pilotage des infrastructures nucléaires civiles et militaires, les portails informatiques de la Caf et de nombreux services publics. Mais l’avenir du groupe est entre les mains de ses créanciers et son endettement le menace de disparition.

La CGT rappelle avoir alerté l’État depuis août 2023 sur la gravité de la situation, provoquée pour le syndicat par « l’incurie de ses dirigeants successifs, à commencer par Thierry Breton ». Après moult discussions au cours des derniers mois, Atos était parvenu à repousser ses échéances de paiement de un à trois ans, sans garantie sur l’emploi et sur les leviers financiers pour y parvenir.

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Le « plan de restructuration financière » mis sur pied inquiète quant aux enjeux de souveraineté nationale. Si, comme cela semble convenu, les dettes sont remboursées par de nouveaux emprunts et – à terme – par des ventes à la découpe ou des délocalisations, quid des missions critiques remplies par le groupe depuis des années ?

La dette se creuse au premier semestre 2024

L’annonce des résultats du groupe au premier semestre 2024 ne rassure personne. La CGT parle même de « disparition » en approche. Et pour cause, Atos enregistre sur les six derniers mois une perte opérationnelle de 1,70 milliard d’euros. L’année passée, sur la même période, la perte « n’était que » de 434 millions.

Si la direction du groupe se veut optimiste, elle est en mal de cacher sa dépendance totale aux marchés financiers. Dans un communiqué publié le 1ᵉʳ août, Jean-Pierre Mustier, PDG, s’en remet à la « confiance des clients du groupe » avec un taux de renouvellement des contrats de 88 %. Les 12 % restants ne doivent néanmoins pas peser pour rien au vu des activités concernées.

La CGT, quant à elle, considère urgent qu’un plan de sauvetage soit mis en place en « nationalisant l’ensemble de l’entreprise et en s’engageant résolument dans la sauvegarde des emplois et des activités essentielles pour les citoyens français ». Et de conclure qu’Atos « doit être l’outil industriel de souveraineté économique, de développement du numérique, scientifique et public, et non celui de la finance ».

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